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Deux fois Paques?


From Sheila MESA <smm@wcc-coe.org>
Date 07 Apr 1999 06:36:06

Conseil oecumenique des Eglises
Document COE
Pour publication immediate
Le 7 avril 1999

DEUX FOIS PAQUES?
Vers une date commune pour la celebration de Paques

"Eh bien, nous acheterons les oeufs de Paques en solde", dit en riant
Peter Bouteneff, secretaire de Foi et constitution au Conseil oecumenique
des Eglises (COE) et membre de l'Eglise orthodoxe d'Amerique. Cette
annee, la fete de Paques orthodoxe tombe le 11 avril et il devra faire
patienter ses enfants encore quelques jours. 

Une seule foi en la resurrection, mais deux dates pour la fete de Paques.
Comment en est-on arrive la ? En suivant deux calendriers differents: le
calendrier gregorien, qui remonte au 16eme siecle et est utilise
principalement par les Eglises d'Occident, et le calendrier julien, plus
ancien, dont les Eglises orthodoxes se servent pour calculer la date de
Paques.

Dagmar Heller, elle aussi secretaire aupres de Foi et constitution,
explique ainsi cette divergence: "Le probleme du calendrier est lie au fait
que l'annee astronomique - c'est-a-dire le temps d'une revolution de la
Terre autour du Soleil - ne correspond pas exactement a 365 jours. Mais
comme, pour regler la vie quotidienne, il faut absolument decouper
l'annee en tranches egales, on a resolu le probleme en introduisant
l'annee bissextile. Le calendrier gregorien est plus proche de la realite
astronomique que le calendrier julien. Selon le premier, l'annee civile
compte 26 secondes de plus que le temps d'une revolution de la Terre
autour du Soleil; tandis que selon le calendrier julien, l'ecart est de onze
minutes quatorze secondes. Actuellement, le calendrier julien accuse
une difference de 13 jours avec le calendrier  gregorien; en l'an 2100,
cette difference atteindra 14 jours."

Dans les regions ou les chretiens des traditions d'Orient et d'Occident se
cotoient tous les jours et parfois meme constituent une minorite, comme
au Proche-Orient par exemple, cette situation est ressentie comme etant
particulierement douloureuse.

La conference qui s'est tenue a Alep (Syrie) en mars 1997 sous les
auspices du COE et du Conseil des Eglises du Moyen-Orient pour
progresser vers l'etablissement d'une date commune de Paques,
constitue sans nul doute un jalon important dans les efforts faits pour
aplanir les obstacles existants. A cet egard, il est important que l'on ait
reconnu que les differences dans les methodes de calcul de la date de
Paques n'etaient pas dues a des divergences theologiques
fondamentales. 

En outre, pour parvenir a une date commune de Paques, la Conference a
fait plusieurs recommandations: on continuera de fixer la date de Paques
le dimanche qui suit la premiere pleine lune du printemps, selon la
methode de calcul admise par les Eglises en Orient et en Occident, et
comme l'a decide le Premier Concile de Nicee en 325. Toujours selon ces
recommandations, on calculera les donnees astronomiques (l'equinoxe
de printemps et la pleine lune) "par les moyens scientifiques les plus
exacts possibles". Enfin, comme base de calcul, on prendra "le meridien
de Jerusalem, lieu de la mort et de la resurrection de Jesus".

D'autre part, la Conference d'Alep a exprime l'espoir de voir introduire la
nouvelle methode de calcul en l'an 2001. En effet, cette annee-la, selon
les deux calendriers julien et gregorien, la date de Paques tombera le 15
avril. Cette celebration de Paques a la meme date, ont declare les
participants a la Conference, "ne devra pas etre l'exception mais la
regle".

De son cote, la Huitieme Assemblee du COE, reunie a Harare
(Zimbabwe) en decembre dernier, a parle dans son message de l'espoir
de parvenir a une date commune de Paques: "Nous nous sommes rejouis
du developpement de la koinonia (communion) entre chretiens dans de
nombreux endroits du monde, et nous affirmons une fois encore que
Dieu nous a appeles a continuer de croitre dans cette communion afin
qu'elle devienne reellement visible. Nous nous rejouissons des signes de
cette croissance comme, par exemple, l'espoir de parvenir a une date
commune de Paques."

Les premieres reactions des Eglises

Actuellement, les Eglises d'Orient et d'Occident sont engagees dans un
processus de consultation. Dagmar Heller resume en quelques mots les
premieres reactions des Eglises: "D'apres les premieres reactions
recues jusqu'a present, on constate que plusieurs Eglises et groupes ont
entrepris d'etudier serieusement le rapport d'Alep. La Conference de
Lambeth et la Federation lutherienne mondiale ont vivement engage leurs
Eglises membres a examiner les propositions de ce rapport." Et, ajoute
Dagmar Heller,  la Conference des Eglises europeennes va faire de
meme. La secretaire executive de Foi et constitution a egalement recu
des reactions positives de la part de differentes Eglises et de federations
nationales d'Eglises. Elle cite notamment les baptistes, les Eglises libres,
les methodistes, les catholiques-chretiens, les presbyteriens et les
quakers. Enfin, la reaction positive du Conseil pontifical pour la promotion
de l'unite des chretiens a Rome merite particulierement l'attention.

En revanche, poursuit-elle, les reactions du cote orthodoxe sont plus
diversifiees. Le Patriarcat de Moscou se rejouit de cette initiative, mais vu
la situation interne que connaissent actuellement les Eglises, il ne se voit
pas en mesure d'aborder la question pour le moment. Le Patriarcat
oecumenique reagit pour sa part de maniere positive, tout en restant sur
la reserve en ce qui concerne la mise en pratique; l'Eglise orthodoxe
grecque, elle, se montre "carrement critique". "Par contre", souligne
Dagmar Heller, "l'Eglise orthodoxe syrienne voudrait voir la proposition
d'Alep se concretiser le plus tot possible". 

Dagmar Heller, tout comme son collegue orthodoxe Peter Bouteneff,
pronent la patience. Deja maintenant le cycle liturgique, dans l'orthodoxie,
suit des calendriers differents, fait remarquer Peter Bouteneff. En outre,
le debat interorthodoxe n'est pas encore termine.

Tous deux pensent que la discussion doit se poursuivre dans les annees
qui viennent. Du cote occidental, declare Mme Heller, il faut souligner bien
clairement "qu'il ne s'agit pas d'imposer un systeme occidental aux
Eglises orthodoxes". En resume, dit-elle, "en Occident et au
Proche-Orient, il faut montrer plus de patience; du cote orthodoxe, il faut
instaurer la confiance".

On prevoit de reunir une nouvelle conference sur la date commune de
Paques en l'an 2001. Elle aura pour tache d'evaluer les progres
accomplis jusque-la et d'etablir un plan des nouvelles mesures a prendre.

Pour toute information complementaire, s'adresser a:
Karin Achtelstetter, Responsable des relations avec les medias 

**********
Le Conseil oecumenique des Eglises (COE) est une communaute de 338
Eglises. Elles sont reparties dans plus de 100 pays sur tous les
continents et representent pratiquement toutes les traditions chretiennes.
L'Eglise catholique romaine n'est pas membre mais elle collabore
activement avec le COE. La plus haute instance dirigeante du COE est
l'Assemblee, qui se reunit environ tous les 7 ans. Le COE a ete forme
officiellement en 1948 a Amsterdam, aux Pays-Bas. Le secretaire
general Konrad Raiser, de l'Eglise evangelique d'Allemagne, est a la tete
du personnel de l'organisation.  

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