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COE: Interventions humanitaires


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Date 09 Feb 2000 11:39:24

Conseil oecuménique des Eglises
Communiqué de presse

Pour publication immédiate

Le 9 février 2000

Le secrétaire général du COE demande la mise en place d'un « système 
d'alerte avancée » qui permettrait d'anticiper les violations massives des 
droits de l'homme

Konrad Raiser, secrétaire général du COE, a dénoncé la légitimation 
généralisée de l'intervention militaire à des fins humanitaires. Ce type 
d'intervention doit « demeurer une exception, inscrite dans le cadre de 
règles et de critères de droit international clairs et contraignants » a 
déclaré M. Raiser, le mardi 8 février devant les participants à la Onzième 
Conférence annuelle internationale des chefs des aumôniers militaires, 
réunie à Genève du 7 au 11 février 2000.

Ce sont surtout le conflit en ex-Yougoslavie et l'intervention de l'OTAN 
dans la guerre du Kosovo, mais aussi « l'autocritique à laquelle se sont 
livrées les Nations Unies devant les tragiques événements du Rwanda en 1994 
» qui ont rendu inévitable la reprise du débat sur la légitimité de 
l'intervention humanitaire, a indiqué Konrad Raiser dans son exposé.

A ce propos, M. Raiser a annoncé que le COE allait réaliser une étude sur 
les questions éthiques liées à l'intervention dite humanitaire. L'étude, 
qui sera réalisée en concertation et en collaboration avec des agences 
d'entraide des Eglises, des organisations humanitaires et des instituts de 
recherche, sera soumise au Comité central du COE à sa prochaine session en 
janvier 2001.
« Le débat politique et éthique s'est concentré essentiellement sur la 
question de la légitimité de l'intervention humanitaire armée » a déploré 
le pasteur Raiser. « Il s'ensuit que les autres formes d'intervention 
destinées à défendre les droits de la personne sans recours aux armes ont 
reçu une attention insuffisante ». Pour limiter le nombre des cas où « 
l'intervention armée semble impérative », il faut élargir l'éventail des 
instruments à notre disposition, a affirmé le secrétaire général du COE.

Pour illustrer l'efficacité de ce type de mesures, M. Raiser a cité en 
exemple la nomination de rapporteurs spéciaux chargés de certains pays et 
de certaines catégories de violations des droits fondamentaux ; il a aussi 
mentionné l'envoi d'observateurs chargés de surveiller les élections et 
l'application des droits de la personne humaine. Selon le secrétaire 
général du COE, il convient de prendre ces mesures et de les développer de 
façon systématique.

A cet égard, M. Raiser a évoqué la création dans le cadre des Nations Unies 
d'un « organisme permanent d'observation » et d'un « système d'alerte 
avancée qui permettrait d'anticiper les violations massives des droits de 
l'homme ». Le secrétaire général a aussi signalé l'urgence particulière 
qu'il y avait « à prendre des dispositions pour protéger les minorités et 
les catégories de population qui, à la suite d'un conflit armé, deviennent 
des réfugiés dans leur propre pays. »

Cependant pour que l'on puisse élaborer ces mesures et les mettre en oeuvre 
efficacement, il faudrait que les mentalités changent et que l'on « passe 
de la logique militaire qui prédomine aujourd'hui dans les situations de 
crise à des mesures authentiquement humanitaires ». Celles-ci doivent être 
accompagnées de démarches résolues permettant de réaffecter les ressources 
matérielles et financières qui ne seront plus consacrées à la formation de 
forces d'intervention militaire, comme c'est le cas aujourd'hui, mais au 
renforcement des instruments civils qui servent l'action humanitaire et la 
protection des droits de la personne, » a déclaré M. Raiser.
Le « déséquilibre frappant » entre les moyens investis dans l'intervention 
de l'OTAN au Kosovo et la difficulté qu'il y a à réunir les ressources 
humaines et financières nécessaires au rétablissement de l'ordre social une 
fois les opérations militaires terminées, a toutefois montré que « cette 
volonté de changement n'existe pas encore, ni dans l'opinion publique ni 
parmi les gouvernements responsables. »

Pour toute information complémentaire, s'adresser à:
Karin Achtelstetter, Responsable des relations avec les médias
Tél.: (+41 22) 791 61 53 Portable: (+41) 79 284 52 12
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Le conseil oecuménique des Eglises (COE) est une communauté de 337 Eglises. 
Elles sont réparties dans tous les continents et représentent partiquement 
toutes les traditions chrétiennes. L'Eglise catholique romaine n'est pas 
membre mais elle collabore activement avec le COE. La plus haute instance 
dirigeante du COE est l'Assemblée, qui se réunit environ tous les 7 ans. Le 
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à la tête du personnel de l'organisation.

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