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COE: Réflexions sur la recherche d'une date commune de Pâques


From smm@wcc-coe.org
Date 09 Apr 2001 00:43:03

Conseil oecuménique des Eglises
Document
Pour publication immédiate
le 9 avril 2001

Réflexions sur la recherche d'une date commune de Pâques

Cette année, les chrétiens d'Orient et d'Occident fêtent Pâques/Pascha le même jour, à savoir le 15 avril - un beau cadeau pour le début du nouveau millénaire, les chrétiennes et les chrétiens du monde entier sont d'accord là-dessus.

La foi commune en la résurrection unit les chrétiens d'Orient et d'Occident ; souvent, cependant, les dates différentes auxquelles ils célèbrent Pâques les séparent. La raison de cette différence tient au fait qu'ils suivent deux calendriers différents : le calendrier grégorien, qui remonte au 16e siècle, principalement utilisé par les Eglises occidentales, et le calendrier julien, plus ancien, qui sert de base avant tout aux Eglises orthodoxes pour fixer la date de Pâques. A l'heure actuelle, le calendrier julien a treize jours de différence avec le calendrier grégorien ; en 2100, la différence sera de 14 jours.

Précisément dans les régions où les chrétiens des traditions d'Orient et d'Occident se côtoient tous les jours et, dans bien des cas, constituent une minorité religieuse, cette situation de différence est ressentie comme particulièrement douloureuse.

Le colloque tenu à Alep (Syrie) en mars 1997 sous les auspices du COE et du Conseil des Eglises du Moyen-Orient dans le but de progresser vers l'établissement d'une date commune de Pâques constitue sans nul doute un jalon marquant dans les efforts faits pour aplanir les obstacles existants. Dans ce contexte, il est important qu'on ait reconnu que les différences dans les méthodes de calcul de la date de Pâques n'étaient pas dues à des divergences théologiques fondamentales.

En outre, le colloque a formulé plusieurs recommandations en vue de parvenir à une date commune de Pâques. Ainsi par exemple, on devrait s'en tenir à la méthode de calcul reconnue par les Eglises d'Orient et d'Occident, fixée par le Concile de Nicée en 325. Selon cette méthode, on fête Pâques le dimanche qui suit la première pleine lune de printemps. Toujours selon ces recommandations, on devrait calculer les données astronomiques relatives à l'équinoxe de printemps « par les moyens scientifiques les plus exacts possibles ». Pour cela, on prendra comme base de calcul « le méridien de Jérusalem, lieu de la mort et de la résurrection de Jésus ». Mais cela signifie un changement tant pour l'Orient que pour l'Occident, puisque les deux calendriers sont imprécis du point de vue astronomique. Pour les Eglises qui utilisent le calendrier grégorien, un écart de date interviendrait pour la première fois en 2019 : sur la base du calcul purement scientifique, Pâques tomberait alors le 24!
 mars, alors que le calendrier grégorien fixerait la date au 21 avril et le julien au 28 avril.

Le colloque d'Alep a vu dans la coïncidence des deux dates de Pâques au début du nouveau millénaire une chance de reprendre et d'intensifier la recherche d'une date commune. « Fêter Pâques/Pascha à la même date ne devrait plus être l'exception, mais la règle. » C'est pourquoi il a été suggéré d'examiner, en 2001, les réactions à la proposition d'Alep.

Jusqu'où les Eglises sont-elles allées sur la voie proposée à Alep ? L'équipe « Information » du COE a invité d'éminents représentants des traditions orthodoxe et catholique romaine, ainsi qu'une personnalité protestante, à résumer brièvement leurs réflexions sur une date commune de Pâques.

Madame Dagmar Heller, pasteur, est l'auteur du premier texte. Elle est responsable des questions de mission et d'oecuménisme en Bade du Nord, au sein de l'Eglise évangélique du Bade, Allemagne. Mme Heller était jusqu'à une période récente membre de l'équipe « Foi et constitution » du COE, et elle a organisé et suivi le processus de discussion sur la question de la date commune de Pâques. Son Eminence le métropolite Bishoy de Damiette, de l'Eglise orthodoxe copte, Egypte, expose un point de vue de la tradition orthodoxe orientale non chalcédonienne. Monseigneur John A. Radano, du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens, présente « Les attentes des catholiques concernant une date commune de Pâques ». Son Eminence le métropolite Ambrosius d'Oulu parle des expériences d'une Eglise orthodoxe minoritaire dans un pays protestant, la Finlande, où « orthodoxes et luthériens font l'expérience de la résurrection à Pâques qu'ils célèbrent ensemble depuis le début des années 20 ».

Célébrer Pâques ensemble
Mme Dagmar Heller, pasteur, Eglise évangélique d'Allemagne

Pâques est célébré le premier dimanche suivant la première pleine lune postérieure à l'équinoxe de mars. Cette ancienne règle, qui remonte au 4e siècle, est observée par toutes les Eglises du monde. Ce que l'on sait généralement moins, notamment dans les régions en majorité protestantes ou catholiques romaines, c'est que dans la chrétienté, Pâques est normalement célébré deux fois, selon que l'on se réfère à l'ancien calendrier julien ou au grégorien pour déterminer la date de l'équinoxe de printemps, et donc de la pleine lune qui le suit.

Le fait qu'en 2001, première année du troisième millénaire, les deux dates coïncident a fait espérer que l'on pourrait saisir cette occasion pour décider de célébrer chaque année à la même date cet événement central de notre foi chrétienne. Mais en même temps, les récentes discussions qui ont eu lieu au sein du mouvement oecuménique montrent qu'il ne faut pas s'attendre à ce que les Eglises prennent une décision dans ce sens dans un avenir proche, bien que la question soit déjà débattue depuis un certain temps et qu'une solution a été proposée.

Cette proposition présente l'avantage de demander aux deux traditions d'opérer un changement, sans imposer la solution de l'une à l'autre. Elle suggère aux Eglises de se référer ni au calendrier julien ni au calendrier grégorien pour calculer la date de l'équinoxe de printemps et de la pleine lune, mais aux données astronomiques exactes dont on dispose actuellement, contrairement à ce qui était le cas aux époques où les calendriers traditionnels ont été élaborés. Le problème de cette proposition, c'est qu'elle entraîne un changement plus considérable pour les Eglises qui utilisent le calendrier julien, étant donné que le grégorien est déjà beaucoup plus proche de la constellation astronomique exacte.

Tout changement implique des problèmes pratiques, mais la situation se complique par le fait que, dans l'esprit de certains orthodoxes, le calendrier est si étroitement lié à la tradition que tout changement est impensable. Il ne faut pas oublier non plus l'existence, en arrière-plan, du traumatisme causé à l'Est par certaines attitudes occidentales historiques, qui se traduit par une méfiance profondément enracinée à l'égard de tout ce qui vient de l'Ouest. Bien que cette proposition ait été formulée dans le cadre d'une réunion panorthodoxe, le fait qu'elle n'entraîne que peu de changement pour les Eglises occidentales donne l'impression, à première vue, qu'elle revient à adopter le calendrier grégorien. C'est pourquoi les Eglises orthodoxes ont affirmé très clairement qu'elles auraient besoin de beaucoup de temps pour préparer leurs fidèles à accepter cette modification.

Il apparaît donc que bien que la question de la date de Pâques soit purement pratique, dans la situation actuelle, certaines Eglises ne peuvent pas envisager de changement sans courir le risque d'un schisme.

Il faut donc que les personnes participant à cette discussion fasse preuve de beaucoup de patience. Il me semble pourtant que les vingt années à venir nous offrent une chance de poursuivre ces efforts, puisque au cours de cette période les deux dates de Pâques coïncideront à plusieurs reprises, soit en 2004, 2007, 2010, 2011, 2014 et 2017. Les Eglises ne pourraient-elles pas y voir le kairos favorable à l'adoption d'une date commune? Si la proposition mentionnée plus haut n'est pas applicable, ne pourrait-on pas envisager des solutions régionales? Les Eglises occidentales ne pourraient-elles pas, comme l'a suggéré un groupe autrichien, accepter, au nom de l'unité, la date du calendrier julien?

De nombreuses Eglises, tant occidentales qu'orthodoxes orientales non chalcédoniennes se sont déclarées disposées à accepter la proposition susmentionnée, pour autant que toutes les autres l'acceptent aussi. Les Eglises occidentales ont ainsi fait un pas en direction des orthodoxes en acceptant de maintenir l'ancienne règle, tandis que lors de discussions antérieures elles avaient évoqué une troisième voie - ce qui serait revenu à adopter une troisième date - consistant à fixer Pâques sur un dimanche d'avril, toujours le même.

On voit ainsi que les attitudes changent et que les Eglises peuvent se rapprocher les unes des autres. C'est pourquoi il faut poursuivre la discussion sur la date de Pâques, en continuant à espérer trouver une solution.

Le fait que, cette année, Pâques soit célébré à la même date a soulevé un certain intérêt pour la question dans les Eglises occidentales, comme je le constate en Allemagne, dans le milieu qui est le mien. Le Conseil national des Eglises d'Allemagne a proposé de célébrer des vêpres communes à Pâques et de nombreuses Eglises encouragent leurs paroisses à marquer cet événement d'une manière ou d'une autre. C'est là un signe d'espoir, qui montrent que les gens ont compris combien il importe que les chrétiens célèbrent ensemble la fête qui est au coeur de leur foi s'ils veulent donner au monde un témoignage crédible de celle-ci, à une époque où ils se trouvent toujours plus en situation de minorité dans des sociétés sécularisées.

Prier et oeuvrer pour une date commune de Pâques : approcher l'impératif de l'unité chrétienne
Le métropolite Bishoy de Damiette, Eglise orthodoxe copte

A l'aube du troisième millénaire de la naissance de notre Seigneur Jésus Christ, en cette année 2001, toutes les traditions chrétiennes - orthodoxes orientales non chalcédoniennes et orthodoxes chalcédoniennes, catholique romaine et protestantes - célébreront Pâques en même temps.

Comme Jésus Christ est le chemin et la vérité et la vie, il est au centre de l'unité de l'Eglise.

Au 4e siècle, les Eglises priaient et oeuvraient pour une date commune de Pâques. Or, en même temps, des divisions se firent jour en raison de divergences sur la divinité du Seigneur Jésus Christ et sa consubstantialité avec le Père. C'est à ce moment crucial, lors du premier Concile oecuménique, que fut formulé le symbole de Nicée-Constantinople qui confesse que Jésus Christ est homo-ousion avec le Père, c'est-à-dire de même essence que lui, consubstantiel et co-éternel avec lui. Et c'est à ce même Concile de Nicée que furent définis à la fois un symbole chrétien commun et une date commune de Pâques. L'Eglise d'Alexandrie fut chargée de déterminer chaque année la date commune de Pâques sur des bases convenues, et d'en informer toutes les Eglises à travers le monde.

D'un point de vue tant historique que théologique, nous pouvons affirmer que la personne de la Parole de Dieu incarnée est la cause de l'unité de l'Eglise. Le Seigneur ressuscité est toujours source d'inspiration et de renouveau dans nos vies.

Lorsqu'approcha le temps de sa passion, notre Seigneur dit à Ses disciples : « Voici que l'heure vient, et maintenant elle est là, où vous serez dispersés, chacun allant de son côté, et vous me laisserez seul. Mais je ne suis pas seul, le Père est avec moi. » (Jean 16, 32). « C'est ainsi que vous êtes maintenant dans l'affliction ; mais je vous verrai à nouveau, votre coeur alors se réjouira, et cette joie, nul ne vous la ravira. » (Jean 16, 22)

Les disciples dispersés furent à nouveau réunis autour du Seigneur ressuscité le jour de Pâques lorsqu'il leur apparut comme il était : « Le soir de ce même jour qui était le premier de la semaine, alors que, par crainte des Juifs, les portes de la maison où se trouvaient les disciples étaient verrouillées, Jésus vint, il se tint au milieu d'eux et il leur dit : 'La paix soit avec vous.' Tout en parlant, il leur montra ses mains et son côté. En voyant le Seigneur, les disciples furent tout à la  joie. » (Jean 20, 19-20)

A l'évidence, la résurrection du Seigneur opéra un changement radical dans la vie de ses disciples. Le Seigneur ressuscité est la source du pouvoir, de la joie, de la paix et de l'unité de l'Eglise. La seule chose dont nous ayons besoin, c'est d'être unis à lui dans la sainte vie de la victoire sur le péché.

Tout ce dont nous avons besoin, c'est de nous oublier nous-mêmes et de voir le Seigneur ressuscité qui brille de sa gloire divine et illumine nos pensées et nos coeurs.

Tout ce dont nous avons besoin, c'est d'accepter son amour divin afin de nous aimer les uns les autres et d'être unis à lui.

C'est la vie de sanctification qui nous réunira pour que nous puissions nous réjouir et confesser ensemble la foi une, sainte et apostolique.

Célébrer ensemble la rédemption en Christ:
Les attentes des catholiques concernant une date commune de Pâques
Monseigneur John A. Radano, Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens

En 2001, contrairement à ce qui se passe la plupart du temps, les chrétiens occidentaux et orthodoxes célébreront Pâques à la même date. Malheureusement, une telle coïncidence demeure une exception, qui nous rappelle que les chrétiens ont des vues divergentes sur de nombreuses questions, y compris la date de la célébration de ce mystère central de leur foi.

Très tôt déjà, les chrétiens ont évoqué la possibilité de fixer une date commune pour la célébration de Pâques. La question est revenue à l'ordre du jour au 20e siècle, et surtout pendant ces trois dernières décennies. Le désir des chrétiens de fixer une date commune est motivé essentiellement par des préoccupations théologiques. Comme on l'a déclaré lors d'un colloque du Conseil *cuménique des Eglises (COE) en 1970, «une date commune [...] éliminerait un obstacle à l'unité des chrétiens et apporterait une nouvelle dimension au témoignage commun du Seigneur ressuscité» (The Ecumenical Review, avril, 1971, 177).

Depuis le Concile Vatican II notamment, l'Eglise catholique romaine manifeste un vif intérêt pour la détermination d'une date commune de Pâques. Le Concile a encouragé la recherche d'une telle date, pour autant qu'il y ait un accord oecuménique sur l'opportunité de le faire (cf. annexe à la Constitution de la sainte liturgie, 1963). En attendant, le Décret sur les Eglises orientales catholiques a autorisé les patriarches ou les autorités ecclésiastiques d'un lieu donné à rechercher un accord sur un dimanche de Pâques commun, après consultation de tous les milieux intéressés.

Après Vatican II, un espoir a été suscité par un échange de correspondance entre le pape Paul VI et le Patriarcat oecuménique et dans le cadre du Groupe mixte de travail de l'Eglise catholique romaine et du COE. La lettre du pape au patriarche oecuménique Dimitrios Ier (26 mars 1975) mentionne la dimension évangélique de la recherche d'une date commune.

«Il est peut-être plus nécessaire que jamais, dans monde où nous vivons, que nous témoignions [...] de notre foi dans la résurrection de Notre Seigneur Jésus Christ. En outre, sa résurrection est le fondement même de notre foi - cette foi qui est mise en question par tant de gens. Saint Paul n'écrit-il pas que si le Christ n'est pas ressuscité, notre foi est vaine (1 Co 15,14)? Forts de cette conviction et confiants dans le pouvoir du Christ ressuscité et de son Esprit, nous exprimons l'espoir qu'en célébrant ce mystère suprême d'un même c*ur et d'une même voix, nous pourrons rendre gloire à Dieu, Père de Notre Seigneur Jésus Christ, qu'il a ressuscité des morts (Ro 16,6; Col 2, 12).»

Une proposition précise et tenant compte des exigences de l'oecuménisme a été formulée en 1975 par l'Eglise catholique romaine, d'entente avec le COE. Au nom du pape Paul VI, le cardinal Willebrands, président du Secrétariat pour l'unité des chrétiens (devenu Conseil pontifical depuis 1988) proposa, dans une lettre au patriarche Dimitrios Ier (18 mai 1975) et à d'autres responsables orthodoxes, ainsi que dans des messages semblables adressés au pasteur Philip Potter, secrétaire général du COE et à d'autres responsables des confessions mondiales, qu'à partir de 1977 (année où Pâques tombait sur la même date pour tous les chrétiens), «Pâques soit toujours célébré le dimanche suivant le deuxième samedi d'avril». Dans le cadre de la préparation de son Assemblée de 1975 à Nairobi, le COE sonda également ses Eglises membres sur cette question. A la suite de cette enquête, le COE conclut «qu'au point où nous en sommes, une proposition spécifique ne permettrait pas de trouver une date!
 unissant tous les chrétiens, le même jour, dans la célébration de Pâques». Il était donc évident qu'il n'était pas possible d'approfondir cette proposition. Comme l'Eglise catholique romaine ne souhaitait pas prendre une décision qui constituerait un nouvel obstacle à l'unité, il n'a pas été donné suite à son projet.

Une autre proposition en vue d'une date de Pâques commune émane d'un colloque organisé à Alep, Syrie, en 1997, sous l'égide du Conseil oecuménique des Eglises et du Conseil des Eglises du Moyen- Orient. Cette proposition diffère de celle de 1975 en ce qu'elle vise à célébrer Pâques à une date commune, mais mobile. Le cardinal Edward Cassidy, alors président du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens, a recommandé en 1997 que l'on poursuive l'examen de cette proposition, à laquelle il a apporté son soutien.

Comme Paul VI, le pape Jean Paul II s'est déclaré favorable à une date de Pâques commune. Dans son témoignage de l'Evangile, le pontife met l'accent sur la rédemption en Christ, comme le manifestent les titres de certaines de ses encycliques: Redemptoris hominis (1979), Redemptoris Mater (1987) et Redemptoris missio (1990). Pour lui, la célébration de la rédemption est liée à l'oecuménisme, parce que «nous dépassons les malentendus historiques et les controverses contingentes pour nous rencontrer sur le terrain commun de notre qualité de chrétiens, c'est-à-dire de rachetés. La rédemption nous unit tous dans l'amour unique du Christ, crucifié et ressuscité» (23 décembre 1982).

Le pape s'efforce d'encourager le témoignage commun du mystère de la rédemption en Christ. C'est ainsi que, depuis 1974, il a invité à plusieurs reprises des dignitaires orthodoxes ou protestants a rédiger les méditations du Chemin de croix qu'il conduit chaque année dans le Colisée de Rome, le Vendredi saint. Récemment, soulignant qu'en 2001 tous les chrétiens célébreront la résurrection du Christ le même jour, il a exprimé l'espoir que «cela nous encourage à parvenir à un accord sur une date commune pour cette fête» (Homélie du 25 janvier 2001).

C'est une grâce que de pouvoir célébrer Pâques à la même date en 2001, et l'Eglise catholique romaine espère que les chrétiens parviendront à le faire chaque année. Puissent les disciples que nous sommes profiter de la chance qui nous est donnée de contempler ensemble le rédempteur sur la croix pour lui demander pardon de nos divisions et l'implorer de nous aider à progresser vers l'unité qu'il a appelée de ses prières (Cf. Jn 17,21).

Le don d'un calendrier commun : vital pour la mission et le témoignage dans une société laïque
Le métropolite Ambrosius d'Oulu, Eglise orthodoxe de Finlande

C'est un don précieux que Dieu nous a donné à nous, fidèles des différentes traditions chrétiennes, que de pouvoir célébrer ensemble, au début du troisième millénaire chrétien, la fête de la résurrection de notre Seigneur.

Dans mon pays, orthodoxes et luthériens font l'expérience de la puissance de la résurrection à Pâques que nous célébrons ensemble depuis le début des année 20. A cette époque, le Patriarcat oecuménique de Constantinople nous avait accordé provisoirement à nous, orthodoxes finlandais, la permission de suivre le calendrier grégorien.

C'est un grand bienfait pour notre petite Eglise minoritaire dans un pays protestant. Nous avons pu rendre un témoignage commun au mystère de la Résurrection. Cela nous rend plus forts. Nous avons part à toutes les richesses de notre patrimoine religieux national qui nous offre sur Pâques des perspectives théologiques et spirituelles orientales et occidentales.

La célébration orthodoxe des matines et de la liturgie de Pâques, qui commence à minuit, est diffusée par la radio-télévision nationale. En Finlande, c'est l'émission religieuse la plus populaire de l'année.

On en parle aussi beaucoup dans les autres médias. La presse nationale publie des articles et des interviews de personnalités orthodoxes actives sur la scène culturelle nationale, les interrogeant sur la manière dont elles célèbrent Pâques et sur ce que cela représente pour elles. Les recettes traditionnelles orthodoxes de Pâques ont aussi un très grand succès.

Ce ne sont là que quelques modestes exemples de la manière dont la minorité orthodoxe, qui ne représente qu'un pour cent de la population, a réussi à apporter sa pierre à la culture religieuse de la Finlande.

Peut-être mieux que jamais dans notre région du monde, nous avons aussi appris ensemble à comprendre comment les deux fêtes, le Vendredi saint et Pâques, la puissance de la croix qui sauve et donne la vie et la glorieuse résurrection du Christ, ne sauraient être séparées. L'hymne orthodoxe, déjà chanté pendant les vêpres du Vendredi saint, lors de la souffrance et de la mort, rayonne de la lumière de la résurrection : « Nous exaltons tes souffrances ô Christ ... montre-nous aussi ta glorieuse résurrection".

Dans mon pays, nous nous réjouissons d'apprendre qu'aujourd'hui le mouvement oecuménique fait des efforts considérables et prie pour parvenir à un calendrier commun. Nous n'ignorons rien non plus des tensions que cette question suscite entre orthodoxes.

Selon notre expérience, le don d'un calendrier commun est vital pour notre mission et notre témoignage dans une société laïque. Et en tant que culture minoritaire, les orthodoxes ne peuvent pas se permettre de devenir un ghetto religieux. Nous devons jouer notre rôle, vivre notre vocation au sein de la communauté nationale.

Le calendrier commun à tous les chrétiens fait partie intégrante de notre vie quotidienne tout au long de l'année religieuse. Tous les enfants, quelle que soit leur appartenance religieuse, fréquentent les mêmes écoles. Les grandes fêtes chrétiennes sont fériées pour tous les Finlandais. C'est dans la vie de famille qu'on apprécie le mieux la valeur particulière de notre « calendrier finlandais » car la plupart des orthodoxes font des mariages mixtes.

C'est un don de l'Esprit que de voir le plus traditionnel des hymes orthodoxes de la Résurrection chanté à l'unisson par nous et par nos soeurs et frères luthériens depuis qu'il a été récemment ajouté au livre de cantiques finlandais : Christ est ressuscité des morts, par sa mort il a triomphé de la mort, il nous délivre du tombeau pour nous donner la vie.

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Le Conseil oecuménique des Eglises (COE) est une communauté de 342 Eglises. Elles sont réparties dans plus de 100 pays sur tous les continents et représentent pratiquement toutes les traditions chrétiennes. L'Eglise catholique romaine n'est pas membre mais elle collabore activement avec le COE. La plus haute instance dirigeante du COE est l'Assemblée, qui se réunit environ tous les 7 ans. Le COE a été formé officiellement en 1948 à Amsterdam, aux Pays-Bas. Le secrétaire général Konrad Raiser, de l'Eglise évangélique d'Allemagne, est à la tête du personnel de l'organisation.

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