wfn.org | Bulletin APTA No 27 du 22 Juillet 20021 (c)

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Edition en frangais, ridacteur intirimaire : Sylvie Alemba

A l'icoute de la spiritualiti d'aujourd'hui: Colloque du COE sur les 
nouvelles formes d'appartenance ` l'Eglise

+Croire sans appartenir;, tel itait le thhme d'un colloque organisi fin 
juin par le Conseil oecuminique des Eglises (COE) au collhge Christian 
Jensen de Breklum, dans le nord de l'Allemagne.

L
es 50 participants itaient pour la plupart des thiologiens venus des 
Eglises d'Europe et d'Amirique du Nord. Leur recherche portait sur +les 
nouveaux paradigmes d'Eglise et de mission dans des contextes sicularisis 
et postmodernes;. Ils ont dibattu des nouvelles formes de religiositi qui 
apparaissent dans de nombreux pays. Ils se sont interrogis pour savoir ` 
quelles formes de spiritualiti itaient appelies les Eglises.

Un rapport du colloque remarque que +la fagon dont l'Eglise est vicue en 
Occident fait qu'il est possible que des gens aient la foi sans appartenir 
` l'Eglise, et qu'ils soient membres de l'Eglise sans avoir la foi;. 
Pourtant, il est du rtle missionnaire de l'Eglise +de fortifier et 
d'approfondir le sentiment d'appartenance;, ont dit les participants.

A propos de la religiositi des personnes qui ne friquentent pas l'Eglise, 
Vladimir Federov, directeur de l'Institut orthodoxe de mission et 
d'oecuminisme de Saint-Pitersbourg, a noti que +de nombreuses personnes, en 
Russie, se diclarent orthodoxes sans jtre membres d'aucune Eglise constituie.;

Sa collhgue Anne-Marie Kool, professeur de missiologie et directrice de 
l'Institut protestant d'itudes missionnaires de Budapest, a admis que, 
malgri une grande mifiance hiritie de leur passi communiste, on rencontre 
chez les Europiens de l'Est +le sentiment qu'il est possible de croire sans 
appartenir;. Anne-Marie Kool est trhs engagie dans une nouvelle approche 
missionnaire visant ` +la restauration du shalom biblique, ` la 
riconciliation, ainsi qu'` une communauti des chritiens porteuse d'amour, 
de service et de guirison;.

Selon une itude ricente prisentie au colloque, la friquentation des iglises 
en Grande-Bretagne a diminui d'environ 20% entre 1987 et 1999, alors que le 
nombre de personnes faisant itat d'une expirience de type spirituel ou 
religieux augmentait de 60% au cours de la mjme piriode.

Mais Simon Barrow, secritaire de la Commission des Eglises britanniques et 
irlandaises sur la mission, estime que les nouvelles pratiques spirituelles 
` la mode en Grande-Bretagne aujourd'hui sont fondamentalement diffirentes 
des idies traditionnelles ` propos de Dieu et de la religion. Il s'agirait 
pluttt, ` son avis, de +spiritualitis sicularisies;.

En pensant ` la situation de leurs pays, la plupart des participants se 
sont diclaris d'accord avec Simon Barrow, qui suggirait que +le fossi trhs 
profond qui existe entre l'enseignement autorisi de l'Eglise et 
l'expirience spirituelle diffuse, souvent extrjmement individualiste, 
n'offre pas un moyen ivident d'ichapper ` l'effondrement constant de la 
forme higimonique de l'Eglise chritienne 'classique';.

Simon Barrow a difini la riaction des Eglises comme +plus technologique et 
directoriale que spirituelle et thiologique;. +Elle n'est pas basie;, 
a-t-il ajouti, +sur le caracthre distinctif de ressources comme la foi et 
la promesse de l'avenir de Dieu.; Et il a exhorti les Eglises +` se lancer 
dans une icoute beaucoup plus systimatique et sans esprit de jugement de la 
spiritualiti de ceux qui se situent hors de leurs limites;.

Les arguments de Simon Barrow ont regu l'appui d'un autre rapport du 
colloque, dans lequel on constate que +la nouvelle spiritualiti affecte la 
population dans son ensemble;, et que beaucoup de gens +ne se sentent plus 
chez eux dans le cadre d'Eglises ayant perdu le contact avec les 
changements survenus dans leur vie;.

Le colloque s'est engagi ` prendre trhs au sirieux la nouvelle recherche 
spirituelle de nombreuses personnes dans le monde entier. Il n'y a +aucune 
raison de se lamenter;, a-t-on dit.

Les Eglises devraient pluttt riagir aux nouvelles spiritualitis en puisant 
dans +toutes les ressources d'une tradition chritienne longue et riche;, et 
+voir comment les prisenter beaucoup plus largement;.

George Hunsberger, professeur au Western Theological Seminary, Michigan, a 
soutenu que +notre habitude de toujours raconter l'histoire chritienne 
comme l'histoire d'une riussite est en train de voir son capital 
s'ipuiser;, et que les Eglises qui cherchent ` reconquirir leur rtle 
priviligii d'aumtnier, ` reconstruire le tissu moral chritien ou ` recruter 
des clients loyaux et fidhles pour leurs services religieux sont en grand 
danger.

Au lieu de cela, ` son avis, elles devraient s'efforcer de +retrouver ce 
que veut dire jtre en mission;, et inciter les gens +` laisser l'Evangile 
refagonner leurs modes de pensie et de vie, en instituant des modhles 
nouveaux qui prennent leurs distances par rapport ` ceux que prisupposent 
leurs cadres culturels;.

Jyoti Sahi, fondateur de l'Art Ashram ` Bangalore, en Inde, a proposi une 
perspective venant du sud. Il a reprochi aux Eglises europiennes de +s'jtre 
trop impliquies dans la pensie rationnelle, perdant ainsi le contact avec 
une dimension symbolique et magique de la vie;. Il a engagi les Eglises du 
Nord ` s'ouvrir aux +notions que l'on trouve dans les autres croyances et 
les autres religions.; +Le Christ ne nous appartient pas, a-t-il dit. Le 
Christ nous demande de passer au del` nos frontihres.;

Ce point de vue a rencontri un icho chez le thiologien corien Hong Eyoul 
Hwang, chercheur au Centre d'itudes thiologiques sur la paix et la 
riunification, en Corie: +Il faut, a-t-il dit, que les chritiens saisissent 
l'occasion d'apprendre auprhs des cultures et des religions autochtones 
comment affronter les difis de la sociiti postmoderne;.

Et il a ajouti qu'on prenait de plus en plus conscience du fait que les 
pauvres ne sont pas uniquement des objets d'exploitation, mais qu'ils sont 
+ceux qui portent avec fierti des traditions culturelles et religieuses 
caractirisies par une vision du monde orientie sur la vie, authentiquement 
globale.;

Selon Dietrich Werner, thiologien au Centre de mission mondiale de la 
rigion du nord de l'Elbe, ce colloque a fait la preuve que le thhme 
+Evangile et culture; a maintenant trouvi place chez les thiologiens du 
Nord, tandis que ceux du Sud se saisissent des interpellations liies ` la 
modernisation et ` la sicularisation. +Nous nous rendons de mieux en mieux 
compte, a-t-il dit, que les consiquences de la mondialisation ne sont pas 
uniquement iconomiques et sociales, mais igalement culturelles et 
religieuses ;.

Michael Stahl - Eglise ivangilique luthirienne ` Hambourg, COE

Le paradoxe congolais: Quand la crispation politique rime avec la 
dicrispation  financihre

Le dialogue intercongolais  qui s'itait tenu ` Sun City en Afrique du Sud 
avait donni lieu ` la signature d'un accord politique partiel qui a encore 
ressusciti la dangereuse bipolarisation politique zaoroise qui rappelle la 
grande crise  qui avait paralysi la RDCongo pendant les annies des 
+confirences nationales souveraines; africaines.

L
es signataires de ces accords partiels regroupis                dans le 
+camps de la patrie; ont voulu les mettre en application en organisant ` 
Matadi, ville portuaire de Rd Congo, la confirence de leur comiti chargi 
d'ilaborer l'acte portant dispositions constitutionnelles pendant la 
piriode de transition. Alors que les espoirs itaient permis quant ` 
l'avancement de ces travaux (on avait dij` adopti 118 de 162 articles que 
devrait compter cette loi suprjme).

La presse n'a pas trouvi mieux que d'ivoquer une certaine +sorcellerie 
politique; en RDCongo quant au comportement qu'affichent les diffirents 
signataires, surtout la composante  rebelle Mouvement de  Libiration du 
Congo(MLC) dont le leader Jean Pierre Bemba devrait jtre premier ministre 
et chef du gouvernement au terme de ce processus.

Cette crispation de la situation politique parmi les signataires des 
accords politiques partielles du dialogues appelis +amis de la patrie; ne 
pouvait que rijouir les non-signataires regroupis dans l'Alliance pour la 
Sauvegarde du Dialogue intercongolais  pour qui cet accord politique n'est 
autre chose qu'une violation de l'esprit du dialogue de Sun City. Pour ces 
derniers, la dernihre visite de l'opposant historique congolais Itienne 
Tshisekedi  et prisident de l'ASD au Rwanda et ` Goma - sihge de la plus 
redoutable ribellion congolaise - itait une preuve que leur plate forme 
n'itait pas un projet mort-ni.

Dans les territoires sous contrtle du RCD/Goma ,on signale ces 
trois  dernihres semaines des combats d'une grande atrociti entre le RCD 
soutenu par son allii principal le Rwanda et un  des dissidents du mjme 
mouvement, le commandant Masunzu qui, tout en se riclamant tutsi congolais, 
aurait riussi ` rallier ` sa cause les groupes des risistants Mai mai pour 
former ce qu'ils se seraient convenu d'appeler +l'union sacrie du Kivu 
contre l'occupant rwandais;.

Ces combats, selon la mjme source, ont fait prhs de 50.000 diplacis avec 
toutes les consiquences humanitaires que l'on peut imaginer dans une rigion 
essentiellement d'altitude dont l'acchs n'est pas aisi pour les quelques 
organisations non gouvernementales  humanitaires y uvrent encore. Derrihre 
ces combats, le Rwanda reprend encore ses accusations de toujours contre le 
Congo selon lesquelles le commandant Masunzu binificierait ,outre de 
l'appui logistique de Kinshasa, de l'apport des miliciens Hutu Rwandais.

Un argument de plus pour le Rwanda de continuer ` maintenir ses troupes 
chez son voisin afin de se +protiger; contre ceux qu'il considhre comme des 
iternels ginocidaires. Comme on peut le constater  grbce ` ce briefing, la 
confusion politique au Congo dimocratique est ` son comble car ni le camps 
dit de la +patrie;, ni celui  se riclamant de l'ASD ne semble jtre ipargni 
par la crise.

On se demande si tout ce qui s'itait passi ` Sun City n'imanait pas d'une 
certaine volonti dilibirie des belligirants congolais de perpituer la crise 
politique qui  leur profite financihrement  par des trafics des matihres 
pricieuses et autres au ditriment  de la population qui ne vit plus que par 
la grbce divine et dont la souffrance est devenue le fond de commerce pour 
justifier leurs actions parfois inhumaines. En effet, +le peuple congolais 
a tant souffert; est le refrain que riphtent quotidiennement  tout 
politicien congolais qui a l'occasion de passer d'jtre regu par la presse. 
Si les paroles correspondaient aux actions!

Paradoxalement ` ce tableau politique sombre, la situation financihre de la 
RDCongo vis-`-vis des bailleurs fonds internationaux continue lentement 
mais s{rement  ` se dicrisper. En  effet, il est actuellement  de 
l'entendement des institutions financihres internationales que +les 
ajustements politiques; constituent, ` ctti d'une gestion macro-iconomique 
saine, une des conditionnalitis  exigies avant de binificier de leurs 
facilitis financihres.

Curieusement ou  heureusement, le Congo dimocratique semble ichapper ` 
cette logique; en pleine crispation politique, les institutions financihres 
internationales semblent lui offrir certaines opportunitis jadis 
inenvisageables. Cette situation combien rassurante a iti initiie par le 
FMI  et la Banque Mondiale qui, en rapport  avec les efforts de 
redressement iconomiques que ne cesse de fournir le gouvernement de 
Kinshasa, n'ont pas hisiti d'envisager l'annulation d'une bonne partie des 
services de la dette congolaise.

Pas plus tard qu'au dibut du mois de juillet, ` la suite des institutions 
financihres de Bretton Woods, la Banque Africaine de Diveloppement (BAD) et 
le Fonds Africain de Diveloppement (FAD) viennent conjointement d'approuver 
un micanisme d'apurement des arriiris que leur doit la RDCongo, arriiris 
estimis `  prhs de 800 millions de dollar amiricain. Ce montant, selon ces 
deux institutions, reprisente 60% du montant global des arriiris dus par la 
RDCongo ` ces deux giants  financiers africains.

Cet apurement des arriiris, estiment les autoritis de la BAD et du FAD, 
permettra ` leur groupe "d'intensifier leur soutien"aux efforts de 
reconstruction qu'entreprend le gouvernement congolais ` travers son 
Programme d'Urgence de reconstruction et de Rihabilitation(PURR), notamment 
par le renforcement des capacitis institutionnelles et la rihabilitation 
des infrastructures d'adduction d'eau  et d'assainissement.

Cette perspective financihre heureuse n'est pas pour autant sans susciter 
l'inquiitude des Congolais qui ont encore frais ` l'esprit l'histoire de 
leur dette extirieure.

En effet, la fameuse dette de prhs de 16 milliards de dollar amiricain ` 
laquelle fait face le Congo actuellement est constituie essentiellement des 
arriiris de paiement qui reprisentent prhs de 80% du montant global d{. 
Cette situation est liie ` la largesse financihre des institutions 
financihres internationales vis-`-vis de la megestion des pouvoirs 
antirieurs qui ditournaient  les financements regus ` des fins non 
productives.

En claire, l'inexistence des micanismes de contrtle dans le systhme 
politique de la deuxihme ripublique a iti pour beaucoup dans ces genres de 
pratiques. Aujourd'hui que tous ceux qui ont abusivement binificii de cet 
argent vivent avec leurs familles luxueusement et impuniment en Europe et 
ailleurs, les Congolais ont subi pendant prhs d'une dizaine d'annies  les 
consiquences, on ne peut plus, michantes des embargos financiers et autres.

Ainsi se demandent-ils,  maintenant que la Rd Congo semble retrouver de 
l'intirjt ` l'igard de ces mjmes institutions financihres internationales, 
quelles sont les garde-fous qu'elles se sont donnies finalement pour que 
l'assistance actuelle - ou mieux l'assistance en projection - ne subissent 
pas le mjme sort que celle d'hier? En effet, il serait insensi de commettre 
les mjmes erreurs du passi pour faire subir aux ginirations innocentes  ` 
venir le poids d'une dette qui n'aura servi que soit ` enrichir certains 
individus, soit ` ditruire le pays par les achats d'armes et munitions.

Puisque dans ce cercle vicieux financier c'est le peuple qui en souffre le 
plus , il est temps qu'on se rassure non pas seulement de l'intirjt qu'il 
aura ` tirer de cette assistance financihre, mais aussi et surtout  de 
l'effectiviti de sa participation dans la gestion de la chose publique par 
l'existence des micanismes de contrtle indipendants de l'exicutif .

Et, on ose le croire, c'est en nigligeant ces deux aspects des choses que 
les institutions financihres internationales avaient +encouragi; le 
ditournement des assistances financihres antirieures au profit des 
dictateurs de l'ipoque mais dont les services continuent malheureusement ` 
jtre exigibles aujourd'hui au prhs des pauvres innocents.

Par Midard  Lobota - correspondant

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