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COE - La lutte pour les droits des populations autochtones se poursuit aux Nations Unies


From "Sheila Mesa" <smm@wcc-coe.org>
Date Mon, 05 Aug 2002 12:26:18 +0200

Conseil oecuminique des Eglises
Document, Feat-02-10
Pour publication immidiate
Le 5 ao{t 2002

La lutte pour les droits des populations autochtones se poursuit aux Nations Unies

Bob Scott

Pendant des annies, les reprisentants des populations autochtones ont rjvi d'avoir un statut officiel au sein du systhme des Nations Unies, afin que les gouvernements respectent leurs aspirations et discutent avec eux, en igaux, des problhmes et des solutions ` leur apporter. Ce voeu s'est rapprochi de sa rialisation lorsqu'en 1993 la Confirence mondiale des Nations Unies sur les droits de l'homme a proposi d'itudier la mise en place d'un +forum permanent; au sein des Nations Unies pour y discuter des prioccupations des populations autochtones.  

Finalement, le Forum permanent sur les questions relatives aux autochtones est devenu rialiti, En mai 2002, sa premihre riunion s'est tenue au sihge des Nations Unies ` New York. Il comprend 16 personnes, dont une moitii est disignie par les autochtones et l'autre, qui comporte igalement des autochtones, par les gouvernements. Mais la satisfaction des reprisentants des autochtones s'est bien vite transformie en frustration face au flou qui rhgne quant ` la manihre dont le Forum va accomplir son mandat et le peu de moyens dont il dispose pour faire son travail.  

On affronte actuellement une crise. L'ivjque Eugenio Poma, coordinateur du programmes +populations autochtones; du Conseil oecuminique des Eglises COE, diclare: +Je crois que nous avons atteint un point critique; il s'agit de savoir dans quelle mesure les Nations Unies prennent au sirieux les prioccupations des autochtones. Certains gouvernements, se rifirant ` la crise financihre de l'ONU, insistent pour que le Forum permanent remplace le Groupe de travail +populations autochtones; (WGIP), qui est l'autre lieu oy, au sein des Nations Unies, les voix des autochtones se font entendre depuis plus de 20 ans.;  

Le WGIP se riunit chaque annie, ` la fois pour examiner l'ivolution de la situation des communautis autochtones et pour proposer de nouvelles normes ou dispositions propres ` amiliorer cette situation si elles sont adopties par les gouvernements. La plus importante +difinition des normes; ilaborie jusqu'` prisent a iti la Diclaration relative aux droits des populations autochtones, dont le projet a fait l'objet de dibats et de rivisions pendant plus de 15 ans et n'a toujours pas iti adopti. Pour le moment, seules 2 de ses 45 clauses ont iti approuvies par consensus, et il reste encore beaucoup ` faire. Pour les reprisentants des autochtones, ce texte difinit les +conditions minimum; de leur survie en tant que populations, et ils souhaitent qu'on lui apporte des modifications. Mais les gouvernements continuent ` s'affronter sur le choix des mots ou des formules. L'un des points les plus dilicats est la manihre de difinir +l'autoditermination; mentionnie dans deux des clauses.  

Maintenant, les gouvernements accusent le WGIP de ne pas remplir son mandat de difinition des normes et estiment qu'il n'a plus sa raison d'jtre puisqu'il existe un Forum permanent.  

C'est l` le noeud de l'affaire. Bien que les progrhs du WGIP aient iti lents, la difinition de normes figure dans son mandat, tandis que le Forum permanent est censi se borner ` donner des avis et ` formuler des recommandations sur les problhmes concernant les autochtones, ainsi qu'` +faire prendre conscience des questions touchant les autochtones et promouvoir l'intigration et la coordination des activitis dans ce domaine au sein du systhme des Nations Unies;.  

Le WGIP examine aussi +l'ivolution en matihre de promotion et de protection des droits humains et des libertis fondamentales des populations autochtones;. Il est devenu le lieu oy l'histoire et les luttes de ces populations sont recensies. Chaque annie, des centaines de diclarations sont enregistries, comprenant des ricits terrifiants de meurtres, de confiscations de terres traditionnelles, d'iliminations de langues et de cultures et de ginocides. Le Forum permanent, pour sa part, est censi se limiter ` +ilaborer et diffuser des informations concernant les questions autochtones;.  

+Depuis peu, les populations autochtones reconnaissent la valeur du WGIP;, diclare l'ivjque Poma. +Il faut ilaborer d'autres normes, par exemple en matihre de propriiti intellectuelle, de relations avec les sociitis transnationales, d'iducation et de diveloppement social. Le Forum permanent est nicessaire pour surveiller l'application de ces normes.;  

Il y a longtemps que des observateurs autochtones font remarquer que certains gouvernements s'efforcent de se dibarrasser du WGIP de manihre sournoise. S'ils ont raison, il semble bien que le pihge se soit refermi. Les gouvernements parlent de double emploi, de manque de ressources, tandis que les reprisentants des autochtones soulignent la nature complimentaire de ces deux instances, ` cause de leurs mandats diffirents. 

Mililani Trask, de Hawaii, membre autochtone du Forum permanent diclare: +C'est le WGIP qui doit difinir les problhmes qui seront discutis par le Forum permanent.; Elle est fort micontente de la situation actuelle: +Je crois qu'il s'agit de tentatives dilibiries d'entraver les activitis du Forum permanent, pour des motifs giopolitiques. De nombreux Etats ne veulent tout simplement pas du projet de diclaration et ne tiennent surtout pas ` ce que l'on continue ` difinir des normes.;  

+Nous sommes digus de voir que certains gouvernements opposent le WGIP au Forum permanent;, diclare Kenneth Deer, de la nation Mohawk, qui a assumi de nombreuses responsabilitis dans les riunions d'autochtones ` l'ONU. +C'est ridicule, car leurs mandats sont diffirents. Le WGIP peut contribuer ` ilaborer de nouvelles normes, ce que le Forum permanent ne peut pas faire.;  

Mais certains gouvernements, en particulier le groupe CANZUS (Canada, Australie, Nouvelle-Zilande, Etats-Unis) demeurent inflexibles et exigent la suppression du WGIP. En riponse ` cette exigence, les reprisentants autochtones soulignent qu'ils se sont mis d'accord depuis longtemps sur le texte du projet de diclaration et que ce sont les gouvernements qui ont entravi le processus en multipliant les objections et les compromis. +C'est ` cause d'eux que l'on n'a pas encore adopti les nouvelles normes. Ce sont eux qui ont fait obstacle aux activitis du WGIP et maintenant, parce que cela leur convient, ils veulent se dibarrasser de lui et le remplacer par une autre instance qui n'est pas habilitie ` difinir des normes mais uniquement ` prendre connaissance de rapports.; 

Un responsable autochtone des Etats-Unis va encore plus loin: +Les Etats veulent freiner ou abolir les progrhs accomplis au cours des dix dernihres annies. Maintenant, on veut nous couper les vivres: ce n'est pas parce que les gouvernements ont moins d'argent, mais c'est parce que, depuis le 11 septembre, l'argent est utilisi pour faire la guerre.;  

L'ivjque Poma n'hisite pas ` difinir la position du COE dans le dibat en cours: +Le COE a toujours estimi important de soutenir les initiatives des populations autochtones. Lorsqu'on a proposi de crier le Forum permanent, nous nous sommes prononcis en sa faveur. Mais nous savons aussi combien il importe de conserver le WGIP. Le Forum permanent est intigri dans le systhme, tandis que le WGIP entend les voix de la base. Nous devons soutenir l'un et l'autre.;  
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Bob Scott travaille dans l'iquipe "Information" du COE.

On trouvera le texte du projet de Diclaration relative aux droits des populations autochtones sur le site http://www.unhchr.ch/Huridocda/Huridoca.nsf/TestFrame/31dbf0b76b02b9db8025672b005df92d 

Pour le rapport de la premihre riunion du Forum permanent, voir: http://www.unhchr.ch/indigenous/pforum.pdf 

Pour toute information complimentaire, s'adresser au Bureau des relations avec les midias,  til.: +41 (0)22 791 64 21

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Le Conseil oecuminique des Eglises (COE) est une communauti de 342 Eglises. Elles sont riparties dans plus de 100 pays sur tous les continents et reprisentent pratiquement toutes les traditions chritiennes. L'Eglise catholique romaine n'est pas membre mais elle collabore activement avec le COE. La plus haute instance dirigeante du COE est l'Assemblie, qui se riunit environ tous les 7 ans. Le COE a iti formi officiellement en 1948 ` Amsterdam, aux Pays-Bas. Le secritaire giniral Konrad Raiser, de l'Eglise ivangilique d'Allemagne, est ` la tjte du personnel de l'organisation.

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