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APTA - Bulletin No 29 du 05 Ao{t 2002 (c)
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Worldwide Faith News <wfn@igc.org>
Date
Wed, 07 Aug 2002 15:58:56 -0700
Bulletin No 29 du 05 Ao{t 2002
Une Publication de l'Agence de Presse de Toute l'Afrique
Le bulletin APTA est une publication de l'Agence de presse des Eglises
d'Afrique dont le sihge est ` Nairobi au Kenya, pour toute souscription
d'abonnement, s'adresser ` :
APTA BULLETIN
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Edition anglaise, ridacteur en chef par intirim : Mitch Odero
Edition en frangais, ridacteur par intirim : Sylvie Alemba
RDC: POURQUOI ATTENDRE QUE LES ENFANTS SOIENT D'ABORD DANS LA RUE ?
Vouloir s'attaquer ` cette question, c'est engager une lutte contre
plusieurs secteurs dont l'Etat qui timoigne d'une certaines lenteur dans la
prise de ces responsabilitis.
L
a structuration des enfants et parents de la rue en classe sociale inquihte
et fait penser ` une bombe ` retardement contre notre propre sociiti.
L'iclatement de cette bombe se fait attendre, grbce ` la volonti politique
du Gouvernement, bien que pas suffisante, et aux efforts des organismes
internationaux ainsi que des ONG qui donnent les meilleurs d'eux-mjmes dans
l'iradication du phinomhnes enfants de la rue.
Les solutions envisagies jusqu'ici tournent autour de l'hibergement de ces
enfants et de leur riinsertion dans les familles. Une troisihme voie
s'offre cependant, la privention. On compte pour la seule ville de
Kinshasa, une trentaine d'ONGs qui hiberge les enfants de la rue. Pourtant
dans la rue, le nombre de ces enfants de rue ne cesse d'augmenter. La
riinsertion a aussi connu quelques difficultis. C'est le cas des ricidives,
de la riticence ou mjme du refus de certaines familles de reprendre
certains enfants.
Actuellement certains pidagogues et psychologues pensent ` une troisihme
voie complimentaire aux deux premihres : la privention. A partir de la
question pourquoi attendre que les enfants soient d'abord dans la rue pour
les aider ? naquit la riflexion sur les causes du phinomhne enfant de la
rue. Cette riflexion a rivili entre autre que les enfants des familles
pauvres sont candidats ` la rue. Il s'agit des milliers des familles qui
habitent la banlieue de la ville, des quartiers sans eau, sans ilectriciti,
sans viritable centre de santi, sans viritable icole primaire, vivant
"l'autre capitale", capitale aux allures antiques.
Tout ceci exige que le gouvernement, les organismes internationaux, les
iglises , les ONG uvrant dans le secteur des enfants de la rue se
rapprochent de cette population exclue de notre sociiti, d'oy proviennent
ces enfants de la rue.
La stratigie de la privention invite donc tout le monde ` se rapprocher de
ces enfants afin d'jtre plus prhs d'eux . La prise en charge des candidats
potentiels ` la rue peut jtre assurie par la sensibilisation, les conseils,
la formation et l'information de la population. La privention se
doit pendant les temps d'hisitation, pendant que l'enfant est entre la rue
et maison, pendant que les premiers sympttmes de la crise s'iclatent. Bref
avant que le pire n'arrive. Alors se justifiera le principe de la
privention : "n'attendons pas que les enfants soient d'abord la rue pour
les aider ".
La privention en tant que troisihme voie, complimentaire aux deux
premihres, doit jtre un pari ` oser. L'effort que doivent faire ceux qui ne
veulent pas voir les enfants dans la rue, serait d'aller le rejoindre dans
le milieu de vie, dans leur maison, dans leur icole.
ECC encourage l'assistance des enfants en situation difficille
Le Ministhre de l'ECC pour les Rifugiis et les Urgences vient de publier un
document important destini aux dirigeants et aux organismes internationaux
pour la mise en place des structures d'assistance de protection et de
promotion des enfants en situation difficile. Ce document tient compte de
l'ampleur et des proportions inquiitantes, disastreuses que prend le
phinomhne des enfants de rue, avec sa variante la plus complexe et
nocive "enfants dits sorciers"; Ledit document recommande ce qui suit :
-au gouvernement de la Ripublique Dimocratique du Congo
7D'amiliorer les conditions sociales des familles par une politique sociale
et salariale et juste et equitable.
7De promouvoir les services de santi mentale en vue d'aider les familles `
comprendre les troubles comportementaux des enfants et ` les rifirer, s'il
y a lieu, auprhs des spicialistes;
7De consolider le programme national de lutte contre la pauvreti en vue
d'assurer un mieux jtre de toute la population;
7D'instituer les juridictions pour enfants;
7De transformer le conseil national pour enfant du ministhre des affaires
sociales et de la famille en un organe consultatif multisectoriel ouvert `
tous les acteurs impliquis dans la question de l'enfant (Eglises, ONG;) ;
7De renforcer les crithres de reconnaissance des Eglises par l'obligation
de tout fondateur d'iglise de prisenter un certificat de bonne santi mentale,
7D'assurer la promotion de la santi mentale par la mise en place des
services ad hoc dans les htpitaux et les centres sociaux;
7D'appliquer la loi pour soustraire les victimes de la sorcellerie des
actes de maltraitance dont ils sont l'objet;
7D'encourager la mise en place, au niveau de la base, des structures de
promotion, de protection et d'assistance des enfants en situation
difficile, particulihrement les "enfants dits sorciers"
7D'assurer une scolarisation gratuite et obligatoire des enfants au niveau
de l'enseignement primaire et secondaire en veillant en mjme temps ` la
restauration des infrastructures scolaires et ` la rihabilitation du
personnel enseignant
-aux organismes spicialises des Nations Unies et aux Ong internationales
spicialisies dans les questions de l'enfant
7De mobiliser les ressources pour soutenir les activitis de la
rihabilitation de resocialisation des enfants en difficulti, et
particulihrement les " les enfants dits sorciers" ;
7De s'impliquer dans la mise en uvre de programme et du plan d'action de
lutte contre le phinomhne " enfants dits sorciers " ;
-aux confessions religieuses
7D'inscrire la lutte contre le phinomhne " enfants dits sorciers " comme
une prioriti thimatique dans la pastorale des droits humains (justice,
paix, et sauvegarde de la criation) ;
7D'organiser des campagnes de formation et d'information des fidhles sur la
sorcellerie en ginirale et celle attribuie aux enfants, en particulier;
-aux serviteurs de Dieu des iglises indipendantes
7De se pencher plus ` la pridication de la bonne nouvelle qui sauve les
hommes au lieu de faire de l'exorcisme et/ou de la dilivrance comme seules
activitis pastorales;
7De former et de s'informer sur les questions de santi mentale, sur les
techniques d'icoute, d'observation et d'accompagnement;
7D'arrjter de chosifier les " enfants dits sorciers "en les exposant ` des
timoignages ridicules et inhumains;
7De ne pas soumettre les fidhles au harchlement spirituel pour obtenir des
aveux ou autres comportements hystiriques, nuisibles ` la sociiti;
-aux organisations non gouvernementales des droits de l ' homme
7De vulgariser dans nos iglises, icoles et communautis de base la
Convention Internationale relative aux Droits de l'enfant
7D'assurer le monitoring de violation des droite des enfants;
7De renforcer les capacitis des structures impliquies dans l'encadrement
des enfants en situation difficile pour cesser de renforcer la
stigmatisation des " enfants dits sorciers ";
-aux universitis et centres de recherche
7D'inciter et de mener des recherches et itudes dans le domaine de la
sorcellerie en vue de l'ilucidation de la sorcellerie, sa comprihension et
sa dimystification;
7De rendre obligatoire, au niveau des facultis de droits des universitis,
le cours de Droits de l 'Enfant et celui ayant trait ` la dilinquance
juvinile;
7De renforcer les capacitis des unitis de recherche en matihre de santi
mentale et autres s'intiressant ` la psychologie, ` la sociologie, ` l '
anthropologie en rapport avec la sorcellerie.
-aux parents
7D'offrir un cadre familial cohirent et harmonieux aux enfants pour leur
croissance et leur diveloppement intigral;
7D'assumer leur responsabiliti parentale face aux troubles mentaux.
Cette mise en place va intervenir au niveau de la base.
Claire
MBOMBO - correspondant
La fixation du SMIG en R.D. Congo: Est-ce l'institutionnalisation de
l'exploitation de la main-d'uvre?
Du 15 janvier au 12fivrier 2002, s'itait tinue ` Kinshasa, capitale de la
R.D.Congo, sous la haute direction du ministhre du travail et la
privoyance sociale la 29hme session ordinaire du Conseil National du
travail. Outre les problhmes liis aux restrictions du travail de la femme
dont la suppression de l'autorisation maritale pour les femmes mariies au
dipart de tout engagement et ceux liis ` la durie ligale du travail, le
dossier le plus important et le plus pertinent qui a donni lieu ` un dibat
houleux entre diffirentes diligations du monde du travail itait celui de la
fixation et de la ligalisation du montant minimum ` payer comme
rimuniration du facteur travail.
L
'Itat, reprisenti par le ministhre susivoqui, itait impliqui ` double titre
dans ce dibat dont les diffirentes diligations syndicales ont fait leur
cheval de bataille. D'abord, l'Itat devrait jtre - comme toujours- le
garant de la justice et de l'iquiti sociale et par l`, garant de la justice
distributive qui est le gage du bien-jtre et de la paix social. Ensuite, il
est le plus important employeur en R.D.Congo de par le nombre de ses
fonctionnaires qui est de plus de la moitii de la main-d'uvre encore au
travail dans ce grand pays du centre de l'Afrique. Comme on peut
l'imaginer, ce double rtle n'itait pas aussi facile ` jouer car il s'itait
retrouvi ` la fois juge et partie.
Voici qu'en riponse aux revendications du monde des employis, aux
conclusions de la dite session et aux avis du ministhre de tutelle et du
gouvernement, le prisident congolais vient de prendre le dicret numiro
079/2002 du 05 juillet 2002 diterminant les modalitis de fixation et
d'ajustement du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti(SMIG), des
allocations familiales minima et de la contre-valeur du logement. Ce dicret
d'essence sociale considirable cache pourtant une triste rialiti au point
de susciter l'inquiitude des travailleurs qui se posent dij` la question de
savoir si le gouvernement n'a pas par cette loi voulu pirenniser ou mieux
institutionnaliser la souffrance dont ils sont victimes depuis des
nombreuses annies et consacrer la pauvreti au Congo.
De la rimuniration actuelle du facteur travail au Congo
Il n'y a pas meilleure manihre de dicrire la rimuniration actuelle du
travail au Congo que d'ivoquer ces idies de Karl Marx, phre du socialisme.
Il avait mis en exergue qu'` ctti du capitaliste qui ditient d'inormes
capitaux, le travailleur lui n'a que sa force du travail qui devient
l'objet de la concurrence sur le marchi.
Sur le plan juridique, aucune disposition ligale claire ne protigeait la
rimuniration due aux travailleurs congolais en fixant une valeur minimale
en deg` de laquelle celle-ci ne peut pas tomber. Les deux grandes
rifirences en la matihre qu'itaient l'ordonnance numiro 76/442 bis du
premier octobre 1967 portant riglementation des salaires minima
interprofessionnels et des allocations familiales minima et, l'ordonnance
numiro 0091-007 du 25 fivier 1991 portant suppression du salaire minimum
agricole garanti (SMAG), riajustement du SMIG , des allocations familiales
minima et de la contre-valeur du logement.
Dans la pratique des dispositions reprises dans ces lois, le SMIG itait
niveli au salaire minimum payi par l'Itat ` ses fonctionnaires; soit le
salaire d'un huissier. Ce dernier temps, ce salaire se situe ` peine ` 15
US$, tous les avantages compris. Si l'on sait que ce salaire minimum est
estimi pour une famille moyenne de cinq personnes, il y a lieu de se poser
la question de savoir par quel miracle survivent les Congolais avec un
salaire de moins de la moitii d'un dollar amiricain par jour.
Profitant de cette gratuiti ligale du travail, les employeurs privis qui
payent 100 $US ` leurs travailleurs se vantent de rimunirer six fois leurs
agents plus que le huissier de l'Itat et donc largement plus que la
riglementation en la matihre. C'est devant cette nicessiti que le
gouvernement actuel a pris la courageuse dicision de diterminer les
modalitis ligales devant prisider en la fixation du salaire minimum
interprofessionnel garanti.
Des dispositions actuelles
Le dicret numiro 079/2002 du 05 juillet 2002 que l'exicutif congolais vient
de prendre ne devait avoir comme objectif principal que de risoudre cette
clochardisation ligale des travailleurs. Ainsi, dans le troisihme alinia de
l'article3 du titre1; cette loi difinit les besoins essentiels du
travailleur comme les nicessitis liies aux commoditis de la vie dont la
satisfaction permet les conditions d'existence et de travail conformes ` la
digniti humaine.
Un peu plus bas, la loi inumhre ces besoins essentiels et sans prijudice de
son article6, on retrouve une liste en son annexe qui reprend les postes
des dipenses des besoins minima pour l'itablissement du budget type
familiale valable pour un minage du travailleur ayant en charge trois
enfants. Cette loi privoit non seulement la fixation mais aussi et surtout,
les conditions d'ajustement du SMIG.
Des inquiitudes dij` sur la fixation du nouveau SMIG
L'article 8 du prisent dicret qui dit que le SMIG est calculi en
pourcentage du budget type familial aprhs avis du conseil national du
travail(CNT), renvoie les congolais ` ce qu'ils ont toujours vicu dans le
passi.
En effet, dans le CNT, l'Itat qui devrait normalement jouer le rtle
d'arbitre n'est pas impartial en ce sens qu'il est igalement employeur.
Avec les contraintes financihres auxquelles il fait face actuellement de
par sa politique de lutte contre l'inflation et la diminution sensible de
la productiviti au niveau national; les congolais se demandent si le SMIG
que l'on va arrjter, ripondra aux difinitions et ` l'esprit de la loi qui
vient d'jtre promulguie.
Dij` dans les propositions, on tournerait sur une moyenne de 50 US$,
montant auquel on ne pouvait aboutir que si l'Itat consentait une
augmentation salariale de l'ordre de 350% au moins.
Mjme ce montant qui risque d'amener ` des impaiements ` la fonction
publique (fort du fait que mjme les maigres salaires actuels sont payis
avec un retard qui ne fait penser qu'` la mauvaise foi des gouvernants)
condamne toujours les congolais ` vivre en dessous du seuil de pauvreti.
En effet, pour une famille de 5 personnes, supposie par la loi, le minimum
requis pour une pauvreti acceptable est de 150 $US de SMIG mensuel. Or ce
dernier montant est plus que le salaire actuel du fonctionnaire de l'Itat
le plus gradi, d'oy la tendance de la pauvreti ` devenir presque
institutionnalisie tant la rimuniration du facteur travail continue ` se
fixer suivant des considirations un peu plus que fantaisistes.
En effet, quelles que soient les difficultis qu'iprouveraient les
employeurs; comment peut-on estimer le travail mensuel d'un professeur
d'universiti ` moins de 100$US? Si l'on sait que la demande solvable reste
` la base de toute relance iconomique et que la demande dipend du niveau de
revenus distribuis, rien n'itonne que la RDCongo continue ` ivoluer `
reculons selon le cercle vicieux "pas de demande solvable, pas de
production et pas de production, pas de revenus et donc pas de demande
solvable".
Ainsi, en dehors des considirations sur la nicessiti d'un budget en
iquilibre dont le gouvernement a fait son principal cheval de bataille dans
le cadre de son programme d'assainissement des finances publiques, l'Itat
devra cette fois-ci faire privaloir beaucoup plus son rtle de garant du
bien-jtre des citoyens pluttt ses responsabilitis d'employeur car, c'est de
cela que dipend l'avenir du Congo.
Par
Midard LOBOTA - correspondant
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