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COE: Commerce sexuel


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Date Mon, 19 Jan 2004 16:16:43 +0100

Conseil oecuminique des Eglises
Document COE Feat-04-01
19 janvier 2004

Pour les jeunes chritiens, l'intensification du commerce sexuel est un
sous-produit de la mondialisation 

par Binu Alex

Les diliguis des jeunes chritiens prisents au Forum social mondial (FSM), qui
se tient actuellement ` Mumbai (Bombay), un centre iconomique de l'Inde, ont
unanimement reconnu que la globalisation croissante pousse `
l'intensification du commerce sexuel. 

La veille de l'ouverture du FSM, le Conseil oecuminique des Iglises (COE), en
association avec le Conseil national des Eglises chritiennes en Inde, le
Mouvement des itudiants chritiens en Inde et la section indienne du Riseau
oecuminique d'itudiants et de jeunes d'Asie, a organisi une visite `
Kamathipura, qui est l'un des plus grands centres du commerce sexuel en Inde.

D'aprhs Freddy Knutsen, secritaire de la section + jeunes ; au COE, cette
visite avait pour but de permettre aux visiteurs + d'identifier les
viritables problhmes ;. 

Le 15 janvier au matin, des badauds ont regardi avec curiositi une
cinquantaine de jeunes venus du monde entier frayer leur chemin dans les rues
encombries de Kamathipura, dont l'arthre principale abrite plus de 100 000 +
travailleuses du sexe ;. 

+ Les pauvres deviennent plus pauvres, et ce qui est mal devient pire - voil`
le risultat de la mondialisation chez les jtres humains ;, explique Samuel
Jaykumar, secritaire giniral du Mouvement des itudiants chritiens en Inde. 

A Kamathipura, les visiteurs ont iti confrontis ` la rialiti brutale.  

Diambulant d'un air nonchalant dans des vjtements suggestifs, les +
travailleuses du sexe ; illustrent bien les luttes qu'il faut mener pour
vivre. Le choc et l'accablement se lisent sur le visage des visiteurs * pour
beaucoup, c'est la premihre fois qu'ils voient des praticiennes de ce mitier.

 Pour Andrea Fernandez, du Brisil, + c'est vraiment trhs triste ; c'est
terrible de voir des femmes riduites ` l'itat de simple marchandise ;,
ajoutant que, dans son pays, la situation n'est pas meilleure. 

En dehors des minables baraques de Kamathipura, les + travailleuses du sexe
;, trop occupies ` essayer de racoler des clients, n'ont guhre de temps `
consacrer ` leurs enfants vjtus de haillons. 

Comme toutes les mhres, elles rjvent d'un avenir meilleur pour leurs enfants
insouciants et innocents. Mais, comme l'a admis l'une d'entre elles, la
plupart des filles embontent le chemin de leur mhre, et les gargons
deviennent des proxinhtes, comme leur phre qu'ils n'ont pas connu. 

La ville de Kamathipura doit son nom aux Kamathis, des migrants venus de
l'itat d'Andra Pradesh, dans le sud de l'Inde. Le premier groupe s'est
d'abord installi ` Mumbai (qui s'appelait alors Bombay) en 1795 et,
progressivement, le secteur oy ils habitaient est devenu le quartier chaud de
la ville. Leur sort itait scelli ` la fin du XIXhme sihcle. 

Chaque annie, des centaines de femmes dichues et abandonnies, venues de tout
le pays et mjme du Nipal voisin, ichouent ` Kamathipura. Certaines sont
victimes de la traite des femmes, qui est illigale, et d'autres s'y
retrouvent contraintes par les pressions iconomiques. 

La ville de Mumbai est plus connue comme centre d'affaires et parce que l'on
y produit le plus de films au monde ; tous les pauvres du pays rjvent d'y
trouver une vie dicente. Mais, dans la plupart des cas, le rjve tourne au
cauchemar. 

Les bordels se multiplient partout oy se trouve une population migrante -
mais il est vrai que, dhs l'ipoque britannique, Kamathipura itait dij`
spicialisie dans + le repos du guerrier ;. 

Aujourd'hui, des adolescentes au lhvres fardies attirent des passants douteux
dans des pihces dij` encombries de clients. 

+ Mais nous ne gagnons presque rien, diclare Minashki junior, le sida nous a
ruinies. Nous devons accepter des clients douteux pour ` peine 10 roupies
(environ 25 centimes d'Euro). ; 

Pendant que Minashki junior, qui semble avoir une trentaine d'annies, fait
son travail au coin de la rue, Minashki senior, qui a quelques annies de
plus, est retournie dans sa ville natale, quelque part au Nipal, pour faire
entrer son fils au lycie.  

Ici, les noms n'ont aucune importance. Il y a les Minashki, les Mohini et les
Rukmini, qu'on distingue en junior et en senior selon leur bge. Parfois, les
vieilles sont simplement appelies Badiwali et les jeunes Chotiwali. 

Dehors, c'est le chaos : avec les restaurants minables, les baraques
illigalement construites, les vendeurs de rue et les ordures qui jonchent le
sol, cette arthre est dans un itat permanent d'embouteillage. 

Tout espace libre est occupi par des prostituies ` la recherche de clients. 

Roopa (ce n'est pas son vrai nom) est l'une de ces innombrables bmes qui font
commerce de leur corps dans le vacarme incessant de la rue. 

+ A ton avis, qu'est-ce qu'ils viennent faire ici, tous ces gens [les
diliguis] ? ; demande-t-elle ` l'une de ses amies, plus bgie, probablement
son mentor. Elle est presque agressive : + Tu crois qu'ils cherchent une
pattaka [ jolie femme] ? ; La femme bgie, aux traits mongoliens, qui observe
la schne par une fenjtre ` l'itage, sourit d'un air entendu. 

Pourtant, les vifs coloris des saris, tranchant sur les plaques d'amiante
brisies, donnent une certaine couleur ` ce lugubre environnement. 

Les souteneurs, toujours aux aguets, regardent les diliguis avec mifiance, ne
sachant pas ` quoi va mener cette rencontre entre les femmes et ces
visiteurs, dont certains sont manifestement itrangers. 

+ Vous faites partie d'une iquipe d'inspection ? ; demanda Harish Rao, qui se
refuse ` admettre qu'il est souteneur. 

+ Des chritiens ? Oh ! Ce sont des gens bien, mais nous n'en avons rien `
faire ;, ajoute-t-il dans un marathi laborieux, qui est la langue de la
rigion mais pas sa langue maternelle. 

Rao a entendu parler de programmes de diveloppement destinis ` aider les
femmes et les enfants de Kamathipura ` difendre leurs droits. Mais son
principal souci est : + Comment fournir une autre source de revenu ` une
communauti qui ne connant qu'une manihre de gagner sa vie? ; 

Leena Vaidya, qui travaille depuis plusieurs annies dans ce quartier comme
assistante sociale, sait qu'il existe un plan pour libirer les femmes et les
enfants. Mais il leur faudra du temps pour se difaire de pratiques maintenant
siculaires. 

Raj Bharath Patta, itudiant en thiologie et membre du Mouvement des itudiants
chritiens en Inde, regrette que le nombre de + travailleuses du sexe ;
augmente dans un monde pritendument riche en possibilitis.  

Il est strictement interdit de filmer ou de photographier ` Kamathipura. 

+ Pourquoi voulez-vous nous filmer ? Nous sommes l` pour le plaisir de vos
yeux et pour vendre notre corps ;, diclare Meenakshi, qui refuse de se
laisser filmer, mjme le visage couvert. 

A la vue d'un iventuel client, elle se retire dans un coin et incline la tjte
dans la direction de portraits de dieux et diesses hindous accrochis ` un mur
donnant sur la rue. 

En rentrant ` la Memorial Marathi Methodist Church, les diliguis avaient
l'image troublante de Meenakshi marquie comme au fer rouge dans leur coeur.
Conscients du fait que la croissance de la pauvreti et du disespoir alimente
le commerce sexuel, ils ont pris la risolution de rendre possible un autre
monde. 

Binu Alex est un journaliste catholique qui travaille dans une station de
radio ` Ahmedabad. 

Vous trouverez des renseignements et des photos sur les activitis du Conseil
oecuminique des Iglises au FSM sur notre site : 
http://www.wcc-coe.org/wcc/what/jpc/wsf-2004-f.html

Pour plus d'information, vous pouvez contacter :
` Mumbai : Binu Alex (91) 982 401 3856 
` Genhve : Juan Michel (41) 22 791 

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Le Conseil oecuminique des Eglises (COE) est une communauti de 342 Eglises.
Elles sont riparties dans plus de 120 pays sur tous les continents et
reprisentent pratiquement toutes les traditions chritiennes. L'Eglise
catholique romaine n'est pas membre mais elle collabore activement avec le
COE. La plus haute instance dirigeante du COE est l'Assemblie, qui se riunit
environ tous les 7 ans. Le COE a iti formi officiellement en 1948 `
Amsterdam, aux Pays-Bas. Le secritaire giniral Samuel Kobia, de l'Eglise
mithodiste du Kenya, est ` la tjte du personnel de l'organisation. 


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