wfn.org | COE Comite' Central, No. 6

[George Conklin <gconklin@igc.apc.org>]

Conseil oecume'nique des Eglises
Communique' de presse
Pour publication imme'diate
Le 17 septembre 1996

COMITE CENTRAL  No.  6=20

           REUNI A GENEVE EN COMITE CENTRAL, LE CONSEIL OECUMENIQUE
              DES EGLISES S'INTERROGE SUR SON AVENIR=20

Re'uni depuis le 12 septembre, a` Gene`ve, le Comite' central du Conseil
oecume'nique des Eglises (COE) poursuivra ses travaux jusqu'a` la fin de la
semaine. Si la session se de'roule dans l'ordre habituel de ses se'ances,
l'enjeu de la prochaine Assemble'e du COE pe`se d'un poids non ne'gligeable
dans la pre'occupation des quelque 150 de'le'gue's repre'sentant ses 330
Eglises membres. Nul ne doute en effet que cette prochaine Assemble'e, qui
se tiendra a` Harare, en 1998, devrait engager le Conseil dans un tournant
de'cisif pour son propre avenir.

Poursuivant sa re'flexion de l'an dernier sur "l'Evangile dans la pluralite'
des cultures", Sa Saintete' Aram 1er, pre'sident du Comite' central, a
aborde' cette anne'e dans son rapport la question de l'ethnicite' sous ses
diffe'rents aspects - politiques, culturels, religieux - en insistant plus
particulie`rement sur la responsabilite' des Eglises confronte'es au
proble`me de l'ethnocentrisme.

Comme pour marquer sa pre'fe'rence pour une the'rapie de choc, le pasteur
Konrad Raiser, secre'taire ge'ne'ral du COE, parle, de`s la premie`re phrase
de son rapport, d'une "pe'riode pe'nible" pour caracte'riser l'anne'e
e'coule'e. Comme on le sait, apre`s l'embellie des anne'es 92-93, le COE a
vu ses finances entrer brutalement dans le rouge au point de se voir
contraint d'adopter d'urgence un plan de re'duction drastique de ses
de'penses avec, comme premie`re conse'quence, une re'duction de pre`s de 20%
de ses effectifs de personnel. Fait tout a` fait inhabituel qui te'moigne de
la gravite' de la situation, et surtout de la conscience qu'en ont les
responsables du COE, plus de la moitie' du rapport du secre'taire ge'ne'ral
devait e^tre consacre'e aux questions budge'taires.=20

Mais cette volonte' de prendre le taureau par les cornes, outre qu'elle
manifeste un souci e'vident de bonne gestion de la maison, a des raisons
plus profondes: "Le mot crise, nous dit-on, fait en effet remarquer Konrad
Raiser, signifie a` la fois danger et possibilite' nouvelle. Saisissons donc
les possibilite's nouvelles qui nous sont offertes pour ba^tir le Conseil de
demain." Le secre'taire ge'ne'ral du COE ne cache pas, qu'a` ses yeux, la
crise financie`re survient peut-e^tre a` point nomme'. Au COE lui-me^me de
se saisir de l'absolue obligation de se re'former pour imaginer, d'ici a`
Harare, un nouveau mode`le d'organisation et de fonctionnement qui, tout en
restant fide`le a` sa vocation d'origine, soit capable de faire face aux
de'fis du prochain mille'naire.=20

C'est dans le but d'imaginer ce que pourrait e^tre ce "nouveau COE" qu'a
e'te' lance', en 1989, l'e'tude intitule'e "Vers une conception et une
vision communes du COE". La premie`re mouture de la future charte du COE a
e'te' examine'e en de'tail par le Comite' central et a fait l'objet de deux
se'ances ple'nie`res riches de re'actions et de commentaires. Les nombreuses
propositions portent plus particulie`rement sur le proble`me de la
repre'sentativite' des diffe'rentes instances du Conseil, sur les liens
entre ses deux courants traditionnels (Foi et consitution, Christianisme
pratique), sur la possibilite' d'inte'grer les organisations oecume'niques
re'gionales (telle la Confe'rence des Eglises europe'ennes, KEK) dans les
futures structures du COE, sur les questions e'thiques et sociales (qui
divisent parfois plus les Eglises que les seules questions doctrinales), sur
l'opportunite' de re'duire le nombre de programmes, sur le ro^le du COE dans
les dialogues the'ologiques, sur la ne'cessite' d'imaginer des structures
permettant a` toutes les Eglises, sans exclusive, de s'y inte'grer d'une
manie`re ou d'une autre. En re'sume', un COE simplifie' et de'cloisonne',
voire me^me de'localise', alle'ge' d'un certain nombre de ses programmes, a`
la fois recentre' sur sa vocation d'origine - l'unite' visible - et plus
attentif aux questions e'thiques et sociales.

Ces questions e'thiques ont pre'cise'ment fait l'objet de la re'flexion de
l'une des se'ances ple'nie`res de ce Comite' central: eccle'siologie et
e'thique. Objet d'un travail conjoint des unite's I et III, cette
re'flexion, qui a de'ja` produit les documents "Une unite' qui cou^te" et
"Costly Commitment" se poursuit sur les questions de formation morale. Le
Comite' central a par ailleurs examine' le projet de de'claration sur le
SIDA. Elabore'e a` partir d'un long document, cette de'claration porte sur
les diffe'rents aspects - me'dicaux, e'thiques et the'ologiques - des
proble`mes lie's a` la maladie et encourage les Eglises a` renforcer leur
te'moignage en e'tant au premier rang de ceux qui luttent contre la terrible
e'pide'mie.

Comme a` l'accoutume'e, le Comite' des questions d'actualite' a pre'sente'
aux de'le'gue's les projets de de'clarations portant sur des e've'nements
actuels sur lesquels le COE souhaite s'exprimer. Trois projets de
de'clarations sont a` l'e'tude. Le premier porte sur la situation au Burundi
a` la suite du re'cent coup d'Etat qui a remis en sce`ne l'ancien pre'sident
Pierre Buyoya et du regain de violence qui s'en est suivi, comme en
te'moigne l'assassinat de l'archeve^que de Bujumbura, Mgr Joachim Ruhuna. Ce
projet se propose d'apporter son soutien aux diffe'rents pays et
organisations qui s'efforcent de sauver le processus de paix. Le deuxie`me
projet concerne Cuba et de'nonce l'approbation donne'e re'cemment par le
pre'sident des Etats-Unis aux nouvelles dispositions le'gislatives qui
pre'voient d'aggraver les conse'quences de l'embargo. Le COE s'interroge sur
ce qu'il conside`re comme une atteinte au droit international et aux accords
commerciaux en vigueur. La troisie`me de'claration, si elle e'tait adopte'e,
portera sur les re'cents e've'nements en Irak. Inspire'e d'une re'cente
prise de position du Conseil national des Etats-Unis (NCC), ce projet de
de'claration soutient la position du NCC et rappelle les termes d'un
communique' publie' par le COE, le 4 septembre dernier, qui estimait que
"bien que l'on ne puisse admettre la manie`re dont l'Irak viole les
de'cisions du Conseil de se'curite', la fac,on ade'quate de re'agir a` ces
violations ne saurait e^tre de'termine'e par une seule puissance apre`s
consultation de quelques gouvernements seulement". Le Comite' des questions
d'actualite' a enfin fait le point sur l'e'tude en cours du projet de
"Me'morandum sur le ro^le de l'Eglise aujourd'hui dans les affaires
internationales".

La pre'paration de la prochaine Assemble'e a e'te' au centre des
pre'occupations de ce Comite' central. Si, aujourd'hui, plus rien ne devrait
remettre en cause le choix du lieu - Harare, au Zimbabwe -, deux questions
particulie`rement de'licates continuent de provoquer nombre de commentaires.
L'attitude, extre`mement re'pressive,  du gouvernement zimbabwe'en a`
l'encontre des homosexuels reste un sujet d'indignation de la part de
certaines Eglises qui veulent obtenir des garanties sur la liberte' de
manifestation au moment de l'Assemble'e. Elles souhaitent que ceux qui
voudraient pouvoir manifester leur de'saprobation a` l'e'gard des autorite's
zimbabwe'ennes puissent le faire, sans pour autant contester les lois du
pays, et en restant dans le cadre du protocole d'accord signe' entre le
gouvernement et le COE.  Le Comite' central a paru partage' entre le souhait
de ne pas accorder trop d'importance a` cette pole'mique et la ne'cessite'
ne pas trop occulter ce de'bat, dans la crainte qu'il ne vienne, dans deux
ans, perturber le bon de'roulement de l'Assemble'e. L'autre question
e'pineuse tient a` la ce'le'bration de l'eucharistie. Pour l'instant,
l'ide'e retenue est que les participants re'pondent a` l'invitation des
Eglises locales a` venir ce'le'brer l'eucharistie selon leurs diffe'rentes
traditions, catholique, orthodoxe, orthodoxe orientale et protestante. Un
certain nombre de de'le'gue's protestants, sans pour autant refuser cette
proposition, ont souhaite' que l'e'tiquette "protestant" ne soit pas prise
en conside'ration dans la mesure o=97 la sainte table est, dans leur propre
tradition, ouverte a` tous ceux qui se re'clament du bapte^me de
Je'sus-Christ. Un de'le'gue' orthodoxe a propose' que les diffe'rentes
ce'le'brations eucharistiques aient lieu au me^me moment, en un me^me lieu.

Re'uni jusqu'au 20 septembre, le Comite' central doit encore examiner les
rapports des diffe'rents comite's d'unite' et adopter, outre le budget, les
diffe'rentes de'clarations et de'cisions en cours d'e'tude.

*****
Le Conseil oecume'nique des Eglises (COE) est une communaute' de 330
Eglises. Elles sont re'parties dans plus de 100 pays sur tous les continents
et repre'sentent pratiquement toutes les traditions chre'tiennes. L'Eglise
catholique romaine n'est pas membre mais elle collabore activement avec le
COE. La plus haute instance dirigeante du COE est l'Assemble'e, qui se
re'unit environ tous les 7 ans. Le COE a e'te' forme' officiellement en 1948
a` Amsterdam, aux Pays-Bas. Le secre'taire ge'ne'ral Konrad Raiser, de
l'Eglise e'vange'lique d'Allemagne, est a` la te^te du personnel de
l'organisation. =20

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