From the Worldwide Faith News archives www.wfn.org


COE - La Commission speciale sur la participation des


From "Sheila Mesa" <smm@wcc-coe.org>
Date Wed, 15 May 2002 14:48:58 +0200

orthodoxes au COE prepare son rapport final (1ere partie)

Conseil oecumenique des Eglises
Document, Feat-01-03
Pour publication immediate
Le 15 mai 2002

La Commission speciale sur la participation des orthodoxes au
COE prepare son rapport final

Une fois encore, la Commission speciale sur la participation des
orthodoxes au Conseil oecumenique des Eglises (COE) va se reunir
du 27 mai au 2 juin a Jarvenpaa, non loin d'Helsinki, capitale de
la Finlande. La Commission presentera les conclusions de ses
travaux des trois dernieres annees en un rapport final lors du
Comite central du COE qui siegera cette annee du 26 aout au 3
septembre a Geneve.  

La Huitieme Assemblee du COE, reunie en 1998 a Harare, avait
pris la decision de creer cette Commission a la suite de
critiques precises formulees par les Eglises orthodoxes a
l'encontre du COE.  

Les Eglises orthodoxes orientales, au cours d'une reunion qui se
tenait en mai 1998 a Thessalonique, en Grece, avaient emis de
serieuses reserves a propos d'evolutions survenues au sein de
quelques Eglises protestantes membres du COE. En outre, elles
faisaient remarquer l'absence de progres dans les discussions
theologiques et constataient que la structure actuelle du COE
rendait de plus en plus difficile, et meme impossible pour
certaines d'entre elles, une participation adequate des Eglises
orthodoxes.  

En acceptant de creer une Commission speciale, l'Assemblee de
Harare ne faisait pas que repondre de maniere appropriee aux
soucis des orthodoxes, mais elle faisait aussi observer que .
d'autres Eglises et familles d'Eglises / avaient des
preoccupations semblables.  

Depuis lors, de nombreuses questions ont ete travaillees et
discutees au cours des reunions plenieres et dans les
sous-comites de la Commission speciale et de la session du
Comite central du COE a Potsdam, Allemagne, en janvier 2001.  

Lors de toutes ces discussions, cinq domaines problematiques ont
ete a l'ordre du jour :

- (questions liees a la qualite de membre.
- examen des mecanismes de prise de decisions.
- priere commune.
- questions ethiques et sociales.
- questions ecclesiologiques.  

De grands progres ont ete faits, en dernier lieu en novembre
2001 a Berekfurdo, Hongrie, qui temoignent de l'engagement
personnel des membres de cette Commission paritaire.  

Une serie de contributions, regroupees en trois parties par
Karin Achtelstetter, rend compte de cet engagement, des
evenements et de l'evolution des convictions et des
positions qui ont eu lieu au cours de ces sessions. Des membres
de la Commission, appartenant a differentes traditions, prennent
la parole pour temoigner devant un large public de ce qu'ils ont
vecu personnellement et font part de leurs reflexions.  

La serie traite de trois des cinq domaines debattus : les
mecanismes de prise de decisions (1ere partie), les questions
sociales et ethiques (2eme partie), et la priere commune (3eme
partie). Quant aux questions relatives a la qualite de membre,
elles sont examinees par un  groupe de travail cree ad hoc et,
pour cette raison, ne figurent pas au nombre celles qui font
l'objet de la serie sur les travaux de la Commission speciale.  

Faisant en quelque sorte office de preambule a cette serie, le
Bureau des relations avec les medias avaient publie, en decembre
2001 un entretien avec le P. Hilarion Alfeyev, alors responsable
des relations inter-chretiennes de l'Eglise russe, qui traitait
des questions ecclesiologiques dont la Commission etait saisie. 

---------------------------------------

Comment le COE prendra-t-il ses decisions a l'avenir ?  (1ere
partie)

L'une des conclusions les plus importantes auxquelles est
parvenue la Commission speciale sur la participation des
orthodoxes au Conseil oecumenique des Eglises (COE), lors de sa
reunion pleniere de Berekfurdo (Hongrie), en novembre 2001,
est d'avoir reconnu que  . le consensus / constitue . le mode de
prise de decisions le plus approprie pour les organes directeurs
du COE /.   

La discussion du rapport interimaire, presente lors de la
session du Comite central du COE a Potsdam (Allemagne) en fevrier
2001, avait deja mis au jour l'attitude positive des membres du
Comite. Sa Beatitude l'archeveque Anastasios de Tirana, Durres et
de toute l'Albanie, par exemple, avait fait remarquer que, selon
le temoignage de la Bible, c'etait toujours l'inspiration du
Saint Esprit qui guidait les gens, plutot que des decisions
prises a la majorite sur le mode parlementaire.  

Le pasteur Mari Kinnunen, de l'Eglise evangelique lutherienne de
Finlande, a exprime le souci que le futur processus de prise de
decisions au sein du COE ne mette pas en danger la voix
prophetique du COE. . Que va devenir la voix prophetique du
COE ? / a-t-elle demande. . Un processus de prise de decisions
fonde sur le consensus va-t-il la faire taire ? / Mari Kinnunen
pense que de telles craintes ne sont pas fondees. La recherche
d'un consensus, dit-elle, ou s'accorder sur le fait que l'on
n'est pas du meme avis sont des elements tres importants pour la
vie du COE dans les temps qui viennent.  

Deux membres de la Commission speciale, Eden Grace, de la Societe
religieuse des amis (Quakers) aux Etats-Unis, et D'Arcy Wood, de
l'Eglise unie d'Australie, ont deja fait l'experience de la prise
de decisions par consensus, dans des contextes tres differents.  

Eden Grace appartient a une tradition chretienne . qui est
particulierement attentive au discernement de l'Esprit dans le
domaine du gouvernement de l'Eglise ./ Elle note dans son rapport
: . Les amis (Quakers) recherchent l''unite visible' dans le
contexte de la communaute ecclesiale, et la trouvent lorsque
'tous se sont mis d'accord' sur les questions a l'ordre du jour
/.  

D'Arcy Wood, pour sa part, a decide il y a plus de dix ans, en
accord avec son Eglise, de renoncer au style parlementaire et de
prendre les decisions par consensus.  

Ce sont deux experiences tres differentes. Qu'ont-elles en
commun ? Elles nous encouragent a oser diriger nos pas vers des
voies a la fois nouvelles et anciennes.  
--------------

Guides par l'esprit du Christ
La prise de decision chez les quakers et la situation au COE
Eden Grace

Comment allons-nous nous comporter les uns a l'egard des autres
en tant que chretiens et membres du Conseil oecumenique des
Eglises (COE) ? Avec amour, respect et generosite, ou dans un
esprit de mefiance et de concurrence ? Telle est, a mon avis, la
question qui sous-tend la reflexion de la Commission speciale sur
la participation des orthodoxes au COE dans tous les secteurs de
son travail.  

Lorsque la Commission propose de faire passer le Conseil de la
decision majoritaire au consensus, je pense que ce sont les
qualites essentielles de la communaute chretienne qui sont en
jeu. La maniere dont nous prenons les decisions est importante,
car la facon dont nous nous traitons les uns les autres montre si
nous vivons dans l'Esprit ou non. L'apotre Paul nous donne une
bonne liste de signes exterieurs pour nous aider a distinguer si
nous sommes bien conduits par l'authentique Esprit de Dieu :  .
Mais voici le fruit de l'Esprit : amour, joie, paix, patience,
bonte, bienveillance, foi, douceur, maitrise de soi. / (Ga
5,22-23)  

En tant que quaker, je viens d'une communaute qui prete une
attention particuliere au discernement de l'Esprit dans le
contexte du gouvernement de l'Eglise. Les amis (quakers)
recherchent . l'unite visible / au sein de la communaute
ecclesiale, et la trouvent quand . tous sont d'accord / sur
les affaires traitees. Nous attachons une haute importance
spirituelle a nos affaires courantes, que nous voyons comme un
prolongement naturel de notre culte.  

Le gouvernement de l'Eglise n'est pas une question d'orientation
politique, de reglement des debats ou de vote. Il concerne la vie
en tant que communaute fidele suscitee par Dieu et appelee a
rendre visible son amour reconciliateur dans le monde. Paul donne
ce conseil a propos du gouvernement de l'Eglise : . Vivez en
plein accord. Ayez un meme amour, un meme coeur ; recherchez
l'unite ; ne faites rien par rivalite, rien par gloriole, mais,
avec humilite, considerez les autres comme superieurs a vous. Que
chacun ne regarde pas a soi seulement, mais aussi aux autres.
Comportez-vous ainsi entre vous, comme on le fait en Jesus
Christ. / (Ph 2,2-5)  

Naturellement, c'est une entreprise difficile que nous ne sommes
pas toujours en mesure de mener a bien quand nous sommes reduits a
nos propres ressources. Mais quand nous nous appuyons sur la
puissance de l'Esprit Saint, present parmi nous et desireux de
nous guider, nous attestons, nous quakers, que nous pouvons faire
l'experience de la communaute benie caracterisee par les qualites
que decrit l'apotre Paul. Nous ne sommes pas seulement en quete
d'un esprit commun mais, comme le dit Paul, nous cherchons a etre
guides par l'esprit du Christ.  

Chez les quakers, j'ai souvent assume la fonction de . greffier
/, c'est-a-dire de la personne qui traduit en mots la volonte
de Dieu telle que l'assemblee l'a discernee. Ce n'est pas une
fonction de secretariat, mais bien une lourde tache qu'il s'agit
d'accomplir. J'ai pris conscience, ce faisant, de l'impression
que donne le sentiment de connaitre la volonte de Dieu.  

Je me souviens d'une reunion ou on preparait une decision qui
pourrait avoir des consequences importantes. Plusieurs amis 
s'etaient exprimes, exposant leur point de vue sur la
question, et j'avais tape sur mon ordinateur portable la plus
grande partie de ce qu'ils avaient dit. Beaucoup de points de vue
remarquables et d'arguments solides avaient ete exprimes. La
discussion se poursuivit pendant assez longtemps. J'avais
enregistre beaucoup de texte sur mon ecran. Mais les participants
demeuraient divises. Un des amis se leva alors pour prendre la
parole. Avant de commencer, il demeura silencieux un instant, et
je sentis qu'un changement spectaculaire venait de se produire
dans l'esprit de la reunion. J'eus l'impression que la main de
Dieu s'etait posee sur cette homme et conferait l'autorite a son
message. Je suis persuadee que le reste de l'assemblee ressentit
ce changement. Avant que notre ami parle, je fis le vide sur
l'ecran de l'ordinateur et me tins prete a enregistrer ses
paroles. D'emblee, je sus avec certitude qu'il etait guide par
l'esprit du Christ.  

Cela avait quelque chose d'une experience mystique, et c'en
etait une : une experience qu'on ne peut controler par des
regles systematique, mais qui repose entierement sur la grace
de Dieu ; mais une experience qui n'est en meme temps ni
irrealisable ni detachee du monde. Les amis prennent toutes
leurs decisions de cette maniere, meme si elles ne se
concretisent pas toutes dans une experience aussi
spectaculaire et memorable de la main de Dieu a l'oeuvre parmi
nous. Mais je puis dire que meme dans les aspects secondaires de
notre travail, nous faisons l'experience des fruits de l'Esprit
en tant que consequence de l'amour et de l'interet que nous nous
portons les uns aux autres, et de l'engagement commun que nous
avons pris d'obeir a la volonte de Dieu.  

Temoigner d'une experience de paix

Alors que le COE s'oriente vers un processus de prise de
decisions par consensus, j'ai entendu des sceptiques se
demander si une telle pratique peut fonctionner dans un contexte
oecumenique mondial. Personnellement, je suis convaincue de deux
choses. 

Premierement, il n'est ni pratique ni souhaitable que le COE
adopte la methode des quakers telle que je l'ai decrite
ci-dessus, en tant qu'experience commune de discernement
spirituel. Les membres du COE sont trop divers dans leur
conception de l'autorite pour pouvoir partager les presupposes
qui font que le systeme des quakers fonctionne.  

Deuxiemement, je pense que si nous partageons des formes de
comportement et des attentes nouvelles, nous pouvons ouvrir au
Saint Esprit un espace ou il puisse oeuvrer parmi nous. Je suis
convaincue que l'amour grandira entre nous au fur et a mesure que
nous opererons ce changement.  

Le desir de reformer les processus de decision du Conseil va de
pair avec notre engagement en faveur de la Decennie . vaincre la
violence /. Dans les deux cas, nous cherchons a incarner plus
fidelement le charisme chretien de la reconciliation. Nous ne
pouvons esperer transmettre au monde un message de paix si la
qualite de notre communaute ne temoigne pas d'une experience de
la paix.  

Dans notre propre demarche au sein du COE, portons-nous la
marque de . la logique d'affrontement de la guerre / ? Avons-nous
. tendance a regler un probleme ou un conflit en etablissant la
domination d'une position sur l'autre ? ... Le reglement
pacifique des conflits n'est possible que dans la mesure ou on
transforme le schema gagnant/perdant en une dynamique dont les
deux parties sortent en definitive gagnantes /, affirmait le
secretaire general du COE Konrad Raiser a propos de la
Decennie . vaincre la violence /. Je pense que ces paroles
s'appliquent aussi bien a la culture interne du Conseil. Nous
cherchons aujourd'hui a faire passer cette culture du modele
politique laique gagnant/perdant au modele biblique chretien de
l'amour mutuel.  

. Que le Seigneur fasse croitre et abonder l'amour que vous avez
les uns pour les autres et pour tous. / (1 Th 3,12) Tels sont les
fruits de l'Esprit, et tel est le resultat que j'attends des
travaux de la Commission speciale en matiere de prise des
decisions.  

________________________________
L'auteur de ce texte, Eden Grace, est membre de la Societe
religieuse des amis (quakers), et membre du Comite central du COE
et de la Commission speciale sur la participation des orthodoxes
au COE. Elle siege au Comite general de l'Assemblee unie des
amis, organisation denominationnelle quaker internationale, et
figurait parmi les jeunes delegues de l'Assemblee unie des amis a
l'Assemblee de Harare. Elle milite egalement au sein du Conseil
des Eglises du Massachusetts.  
----------------

La prise de decisions, du style parlementaire au consensus
L'Eglise unie d'Australie a franchi le pas
D'Arcy Wood

L'Eglise unie d'Australie a ete fondee en 1977 par l'union des
trois denominations  congregationaliste, methodiste et
presbyterienne. L'un des principaux objectifs, au moment de
rediger la constitution et le reglement de l'Eglise unie, a ete
de repartir largement les responsabilites entre les membres,
laiques et ordonnes.  

L'argumentation theologique qui est a la base de cet objectif
est l'image par laquelle  saint Paul parle du Corps du Christ,
avec ses membres et organes divers dont chacun remplit  une
fonction differente. Le Saint Esprit accorde des dons aux membres
de l'Eglise de differentes manieres et en divers lieux, selon son
bon vouloir, et l'Eglise a pour role de reconnaitre ces dons et
de les mettre au service de ses ministeres.  

La Base d'union de l'Eglise unie affirme que le . gouvernement /
de l'Eglise est une fonction conferee a des personnes
individuelles et a des conseils conformement aux dons spirituels
qu'ils ont recus. En considerant l'histoire, on pourrait dire que
la forme de gouvernement de l'Eglise unie ressemble dans une
large mesure au systeme presbyterien, avec la participation de
nombreux laics, dont le nombre est au moins egal a celui des
ministres ordonnes, au niveau national (assemblee nationale),
dans les Etats (synodes ), les regions (conseils regionaux/
consistoires) et a l'echelon local (paroisses et congregations). 

Au debut des annees 1980, des efforts determines ont ete faits
dans l'Eglise unie pour encourager les femmes et les jeunes a
assumer un role plus important dans les conseils de l'Eglise et a
se faire elire a divers postes.  Dans une certaine mesure, ces
efforts ont ete couronnes de succes, mais l'un des obstacles a la
pleine participation consistait dans la forme des debats et des
prises de decisions que l'Eglise unie avait heritee de son passe.
On a parfois decrit les regles en vigueur  comme etant de style .
parlementaire / ou . derive de Westminster /.  

Je me suis trouve a la tete du Synode de l'Australie meridionale
de 1981 a 1983, et il etait alors evident que les gens qui
avaient une longue experience de l'Eglise et de ses procedures
exercaient une enorme influence sur les decisions. D'aucuns
diront que, dans une certaine mesure, cela est inevitable. Par
ailleurs, on pourrait dire aussi que les dons de nombreux
membres, et particulierement ceux des femmes et des jeunes,
etaient sous-employes. Peu a peu, l'idee de reformer le
processus de prise de decisions fit son chemin.   

Les processus de prise de decisions sont les memes dans toute
l'Eglise unie. D'autres denominations en Australie ont une forme
de gouvernement plus diocesaine ou dependant des differents
Etats, mais l'Eglise unie a un caractere national prononce. Il
fallait donc examiner les processus de prise de decisions au
niveau national ; c'est pourquoi le Comite permanent de
l'Assemblee nationale a cree un groupe de travail restreint
charge d'elaborer d'autres processus. J'ai participe ce groupe de
travail a une ou deux reprises, mais d'autres, comme Mme Jill
Tabart, qui devait devenir presidente nationale, le pasteur
Gregor Henderson, secretaire general de l'Assemblee nationale et
le pasteur Hamish Christie-Johnston ont accompli la majeure
partie du travail.  

Le nouveau systeme qui finit par etre adopte est la methode dite
. consensuelle /. L'objectif general est de faire participer le
plus de personnes possible a la formulation des decisions des
conseils ou autres groupements. Les nouvelles procedures sont
aussi devenues moins rigides.  

Deux exemples serviront d'illustration. Premierement, il est
permis a une personne d'intervenir plus d'une fois dans le debat
sur un point donne. C'est le president qui est responsable de
faire en sorte que personne, ou aucun petit groupe ne domine les
discussions en excluant d'autres opinions.  Deuxiemement, on peut
examiner une question durant la reunion sans qu'une proposition
ferme ait ete presentee a la presidence. Ce processus permet aux
personnes presentes de parvenir d'un commun accord - . consensus /
- a la formulation (et la modification) de n'importe quelle
proposition.
La personne qui preside demandera frequemment leur avis aux
personnes presentes alors que l'on s'achemine vers une decision -
mais il ne s'agit pas d'un vote formel. La derniere Assemblee
nationale qui a suivi les . anciennes / regles a ete celle de 
1991, que je presidais. En 1994, l'Assemblee suivante a utilise
les nouvelles procedures. A la meme epoque, les synodes, les
conseils regionaux (consistoires) et les conseils de paroisse,
ainsi que les divers comites et commissions, se sont mis a
travailler selon ces nouvelles procedures.  

La methode du consensus : l'experience d'une decennie

L'Eglise unie compte maintenant dix ans d'experience dans le
domaine de la methode du consensus. Que nous montre cette
experience ?  

Premierement, il a fallu soumettre la nouvelle methode a un
reglage fin pour qu'elle soit mieux a meme de servir l'Eglise.
Deuxiemement, ceux qui souhaiteraient revenir en arriere sont, a
ma connaissance,  tres peu nombreux. Malgre certains problemes
ici ou la, les nouvelles procedures fonctionnent ; elles ont
atteint les objectifs de flexibilite et de participation accrue
que l'on avait definis a la fin des annees 1980.   

A-t-on perdu quelque chose, face a ce que l'on a gagne ? On
pourrait dire que les nouvelles methodes sont plus lentes que les
anciennes. C'est la consequence a assumer si l'on veut entendre
de nombreux points de vue et encourager le plus de personnes
possible a participer a la formulation des decisions. Mais le
ralentissement n'a pas ete aussi important que d'aucuns le
craignaient. C'est tout au moins l'experience que j'ai faite.
Alors que des voix plus nombreuses se font entendre au cours du
debat, on passe moins de temps en discussions de procedure,
par exemple sur les propositions d'amendement, les motions sur la
question prealable ou les demandes d'ajournement, etc.  On
constate egalement une plus grande satisfaction a l'idee que le
conseil ou l'assemblee a examine a fond les solutions possibles a
une question donnee.  

Un autre inconvenient - peut-etre faut-il plutot parler de .
danger / - est l'autorite conferee a la personne qui preside la
reunion. Elle est chargee de veiller a ce que les discussions
soient exhaustives et equitables, et que tous les points de vue
pertinents puissent s'exprimer. Le president ou la presidente
doit pouvoir sentir ou se situe . l'opinion de la reunion / et
chercher a exprimer cette opinion en termes precis. Cela demande
une grande habilete. Le choix de la personne qui preside est
evidemment vital. Il importe aussi d'equiper ces personnes
pour leur tache, particulierement lorsqu'elles sont novices.
C'est la raison pour laquelle on a lance au debut des annees 1990
une formation destinee non seulement aux presidents, mais a tous
les membres des conseils de l'Eglise.   

Il faut encore ajouter que l'influence de la personne qui
preside peut etre contrebalancee par un comite consultatif, ou
comite directeur, qui la conseille avant et pendant la reunion. 

L'experience de l'Eglise unie a ete utile a la Commission
speciale sur la participation des orthodoxes au COE.
Cependant, un organisme oecumenique est evidemment tres different
d'une denomination. Le COE devra creer des regles appropriees a
sa vie. L'experience de l'Eglise unie dans le domaine de la prise
de decisions par consensus a ete utile, mais elle n'est qu'un
exemple de fonctionnement des procedures de consensus . La
Commission speciale s'est mise d'accord sur quelques principes
generaux concernant la prise de decisions par consensus. Il
incombera au Comite central, s'il adopte les propositions de la
Commission speciale, de traduire ces principes dans une forme
concrete appropriee. J'espere que le Comite central ira dans
cette direction. De cette maniere, il se pourrait que certaines
des difficultes eprouvees non seulement par les participants
orthodoxes, mais par d'autres aussi au sein du COE, trouvent une
solution.  

_________________________
Le pasteur D'Arcy Wood est pasteur retraite de l'Eglise unie
d'Australie. Entre 1974 et 1988, il a enseigne la theologie
systematique et la liturgie a Adelaide. Il a ete moderateur du
Synode d'Australie meridionale de 1981 a 1983 et president de
l'Assemblee nationale de 1991 a 1994. Le pasteur Wood a ete
membre du personnel du Conseil national des Eglises d'Australie
de 1969 et 1973 et a preside cet organisme de 1984 a 1988.  

Les photos accompagnant ce Document COE sont publiees sur notre
site web:
http://www.photooikoumene.org/bio/misc/index.html 

Pour toute information complementaire, s'adresser au Bureau des
relations avec les medias,   tel.:  (+41 22) 791 61 53    

**********
Le Conseil oecumenique des Eglises (COE) est une communaute de
342 Eglises. Elles sont reparties dans plus de 100 pays sur tous
les continents et representent pratiquement toutes les traditions
chretiennes. L'Eglise catholique romaine n'est pas membre mais
elle collabore activement avec le COE. La plus haute instance
dirigeante du COE est l'Assemblee, qui se reunit environ tous les
7 ans. Le COE a ete forme officiellement en 1948 a Amsterdam, aux
Pays-Bas. Le secretaire general Konrad Raiser, de l'Eglise
evangelique d'Allemagne, est a la tete du personnel de
l'organisation.

Conseil oecumenique des Eglises
Bureau des relations avec les medias

Tel: (41 22) 791 6153 / 791 6421
Fax: (41 22) 798 1346
Courrier electronique: ka@wcc-coe.org 
Web: www.wcc-coe.org 

Case postale 2100
1211 Geneve 2, Suisse


Browse month . . . Browse month (sort by Source) . . . Advanced Search & Browse . . . WFN Home