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Une Publication de l'Agence de Presse de Toute l'Afrique No.21c
From
Worldwide Faith News <wfn@igc.org>
Date
Wed, 12 Jun 2002 21:25:16 -0700
Le bulletin APTA est une publication de l'Agence de Presse des Eglises
d'Afrique dont le sihge est ` Nairobi au Kenya.
Pour toute souscription d'abonnement, s'adresser ` :
APTA BULLETIN
P.O. BOX 66878 NAIROBI, KENYA
TEL : (254 2) 442215, 440224 ; FAX : (254 2) 445847/443241
E-mail : aanaapta@insightkenya.com
Edition anglaise, ridacteur en chef intirimaire: Mitch Odero
Edition en frangais, ridacteur intirimaire : Sylvie Alemba
CAMEROUN: Jeunes, avez-vous un avenir?
Dans une sociiti touchie de plein fouet par une crise iconomique et une
crise des valeurs, la jeunesse camerounaise est livrie ` elle-mjme.
"Demandez ` 100 jeunes qui ils ont pour modhle, 95 d'entre eux citeront un
feyman!", soutient le Dr. Ekomo Engolo Camille, enseignant de sociologie `
l'Universiti de Douala. Etat des lieux.
L
es 189 Etats membres de l'Onu riunis pour le sommet des enfants viennent
d'adopter ` New-York une liste d'objectifs ` atteindre d'ici 2015 pour la
santi et l'iducation des enfants. Encore de "bonnes" risolutions
Les Ong qui ont assisti ` ces dibats se disent digues par cette riunion
qui, en dehors de quelques promesses financihres, aura une nouvelle fois
iti marquie par l'obtention d'un consensus mou entre Europiens et
Amiricains. Pendant que les puissants se disputent un leadership moral, les
petits, eux, continuent ` souffrir
Au Cameroun, 70% des habitants ont moins de 30 ans. Pourtant, dans notre
paysjeune, la majoriti des plus petits en bge se sentent en perte de
rephres, marginalisis ou encore cantonnis ` un rtle de figurant.
"Le Messager" analyse le phinomhne avec le Dr Ekomo Engolo Camille, chargi
de cours au dipartement de sociologie et de communication de l'Universiti
de Douala.
Nous vous proposons aussi de partir ` la rencontre de cette jeunesse
plurielle ` travers une sirie de 10 portraits de jeunes dynamiques qui ont
iti les premiers ` ripondre prisents ` l'appel que notre journal leur avait
lanci, afin qu'ils parlent de leur quotidien , de leur sociiti, de leur
Cameroun. Les riponses varient ividemment en fonction de la personnaliti et
des ambitions de chacun.
Certains se voient ainsi icrivains ou, ` difaut, journalistes. D'autres,
plus marquis idiologiquement, veulent absolument faire carrihre en
politique. D'autres encore, ont dij` en tjte de crier leurs petites
entreprises de commerce, restauration, comptabiliti...
Tous ces jeunes ont en tout cas un point commun : l'envie de faire bouger
les choses. Par leurs manihres de percevoir leur environnement et leurs
itiniraires personnels, ils sont tanttt timoins, tanttt acteurs du Cameroun
de demain, qu'ils veulent activement construire sur des bases plus saines.
Trois tournants. Depuis l'indipendance, le Dr Ekomo Engolo Camille, chargi
de cours au dipartement de sociologie et de communication de l'Universiti
de Douala, digage trois tournants qui ont bouleversi la jeunesse
camerounaise. Il y e{t d'abord les annies 60, 70 et 80, "relativement
stables", du temps de "l'Etat providence".
Les jeunes profitent alors de cridits scolaires et d'une stabiliti de
l'emploi. Puis vinrent les dicennies 80-90 et le dibut de la crise
iconomique, annies qui virent "des hordes de dipltmis revenir chtmer au
quartier" et qui ginirhrent l'apparition d'une mentaliti nouvelle :
"s'enrichir le plus ttt possible, par tous les moyens".
Enfin, les annies 90 ` nos jours, caractirisies par l'aggravation de la
pauvreti et par consiquent de cette mentaliti. A noter igalement,
l'ouverture de plus en plus grande du pays sur d'autres modhles et la
tentation des jeunes de s'ivader, de s'exiler...
Ce que les spicialistes appellent "les migrations d'incertitude" est aussi
observable ` l'intirieur du Cameroun.
Ainsi, les zones rurales, qui ne binificient plus du mjme soutien de l'Etat
ont tendance ` se vider de leurs jeunes, de leur sang neuf et meurent `
petit feu. "Ces jeunes vont vers les grands centres urbains oy ils esphrent
trouver du travail. Ils fuient igalement quelque fois la sorcellerie".
Pour le Dr Ekomo, cet abandon de certaines valeurs traditionnelles n'est
pas forciment nigatif, il serait mjme pluttt ligitime : "avant, on faisait
l'icole sous l'arbre ; il y avait par ailleurs des banques populaires, des
dispensaires, des icoles...
Aujourd'hui, le village n'est plus une fin en soi! La jeunesse a une
ambition d'imancipation, de scolarisation. Or, c'est dans les villes que se
trouvent les itablissements sociaux adiquats".
Capitulation des parents et des enseignants
Dans un pays oy 50% des habitants sont considiris comme analphabhtes,
l'afflux de ces jeunes villageois vers les icoles citadines pourrait donc
jtre pergu comme un signe d'espoir.
On assiste cependant ` certaines diviances. Ainsi, nombreux sont ceux qui
sont, pendant un temps seulement au contact de l'icole, avant de dicrocher.
Sans parler des enfants de la rue originaires des provinces et totalement
marginalisis ` Douala et Yaoundi, beaucoup d'autres jeunes prifhrent ` la
scolarisation "la dibrouille" en aidant leur famille ` subvenir aux besoins
matiriels du foyer.
"Dans la tradition africaine, le travail participe ` l'iducation, ` la
socialisation du jeune. Avec la pauvreti, le discours de la famille est
encore plus orienti vers la problimatique de la survie. Il n'est pas rare
de voir une mhre vendre le manioc en journie et faire le poisson braisi le
soir. Pendant ce temps, la responsabiliti des plus jeunes enfants est
confiie aux annis qui, au bout d'un certain temps, capitulent aussi",
relhve le Dr Ekomo.
Si avec la crise iconomique, toute une giniration de parents a capituli. Il
ne faut pas compter sur les enseignants, peu payis et donc souvent
sensibles ` la corruption pour jtre des modhles pour des jeunes qui ne
savent plus ` quel saint se vouer.
"Aujourd'hui, avec la perte d'influence des milieux confessionnels, si vous
demandez ` 100 jeunes de se mettre derrihre celui qu'ils considhrent comme
leur modhle de riussite sociale, 95 iront derrihre un feyman et 5 derrihre
un enseignant, aussi iminent soit-il", regrette l'un de ces enseignants.
A n'en pas douter, cette matirialisation des valeurs est accentuie par
l'impuniti qui rhgne au niveau de la classe politique dirigeante...
Se riunir, crier
Avec cet "exemple", les jeunes pensent ` leur riussite personnelle avant
celle de leur pays. "Il y a un riel problhme d'action collective", confirme
le sociologue, avant de priciser : "les jeunes ont les mjmes
prioccupations, mais ils ne pergoivent pas de la mjme manihre les causes de
leurs problhmes. Certains mettent l'accent sur le tribalisme. D'autres sur
le rhgne des vieux en politique. D'autres, plus simplistes, sont simplement
fatalistes".
D'une manihre ginirale, la jeunesse camerounaise apparant souvent
dimobilisie, engluie dans une culture d'assistance. Le Dr. Ekomo analyse
ainsi le phinomhne: "` la fin de leurs itudes, la plupart des jeunes
veulent travailler pour l'Etat ou dans une entreprise privie dij` bien
structurie ", regrette l'enseignant, qui leur propose souvent une autre
alternative : "je leur dis de se riunir ` 3 ou 4 pour crier de nouvelles
activitis informelles (micro-cridits, transformation de produits
vivriers...), de petites entreprises citoyennes".
"Formateur d'esprits", le dr Ekomo Engolo Camille est aujourd'hui un des
capitaines du bateau Cameroun. Demain, il sait que ses ilhves seront aux
commandes.
Il esphre ne pas voir se ripiter le mjme systhme de "navigation ` vue",
avec des jeunes qui auront eux pour gouvernail "la qujte de l'excellence
pour tous, pluttt que la riussite matirielle immidiate par tous les moyens
seulement pour quelques uns".
(par
Emmanuel de Solhre Stintzy, le Messager)
KENYA : Les jeunes et itudiants africains se sont riunis sur la menace du
Sida en Afrique
Le Dipartement de la Jeunesse de la Confirence des Eglises de Toute
l'Afrique (CETA) et la Fidiration Universelle des Associations Chritiens
d'Etudiants (FUACE) ont organisi une consultation rigionale sur le VIH/SIDA
en Afrique du 20 au 23 mai dernier ` Ruiru (Kenya).
L
es 26 participants ont iti reprisentis par le Rwanda, Madagascar,
Ripublique dimocratique du Congo, Soudan, Egypte, Zambie, Zimbabwe, Gabon,
Togo, Ripublique Centre Africaine, Nigeria, Burundi, Afrique du Sud, Ghana
et Kenya. Ils ont dilibiri sur le thhme : + VIH/SIDA en Afrique ;.
Les participants ont fait appel aux jeunes et itudiants en Afrique de
prendre au sirieux le VIH/SIDA et d'autres problhmes de santi et de
contrtler leurs disirs sexuels.
Ils ont demandi aux Eglises d'jtre plus ouvertes et actives en ce qui
concerne la santi et l'iducation sexuelle. Les participants ont aussi
encouragi les mouvements oecuminiques de continuer ` adresser les problhmes
de santi au sein des institutions et communautis Chritiennes.
APTA vous livre dans son exclusiviti le communiqui publii ` la fin de cette
consultation.
COMMUNIQUE
Introduction
Nous, 26 itudiants et jeunes de 5 sous-rigions de l'Afrique (Centre, Est,
Nord, Ouest et Sud), riunis du 20 au 23 Mai 2002 au Bible Translation and
Literacy Center, ` Ruiru, au Kenya, sous les auspices de la Confirence des
Eglises de Toute l'Afrique (CETA - Departement de la Jeunesse) et de la
Fidiration Universelle des Associations Chritiens d'Etudiants (Rigion
Afrique) pour une riunion oecuminique continentale de groupes de reflexion
de la jeunesse et du SIDA en Afrique.
Du point de vie biblique, il existe une bonne nouvelle ` apporter aux
pauvres concernant les connaissances et informations nicessaires sur le
VIH/SIDA ainsi que leur application au sein de nos communautis et nos
iglises (Luc 4;18,19); ceci se traduit par le diveloppement de la campagne
et de notre vision + diclaration de l'annie de grbce pour le Seigneur ;, ce
qui pour nous veut dire l'iradication du VIH/SIDA.
Grbce ` l'aide des personnes ressources qui nous ont apporti leur expertise
sur le sujet, nous avons eu des ichanges, dibats et discussions sur les
situations en Egypte, au Gabon, au Ghana, au Kenya et ` Madagascar.
Nous avons dibattu entre autres sur l'opinion pour l'action thiologique `
travers les activitis des jeunes, les implications iconomiques et les
rivendications pour les traitements abordables, les modes de transmissions,
les stades de la maladie, les statistiques
Contexte
En tant que jeunes et itudiants, nous reconnaissons que nous sommes la
tranche d'bge la plus plus infectie par le fliau causi par le virus du
SIDA. L'envergure de ce problhme se fait sentir vu que nous constituons la
population la plus productive. Ces difis et problhmes majeurs auxquels
nous faisons face de nos communautis sont :
7 Manque d'intirjt des iglises concernant le VIH/SIDA ainsi que les autres
problhmes de santi.
7 Manque d'harmonisation des efforts des parties prenantes dans leur combat
contre le SIDA.
7 Les pratiques culturelles retrogrades.
7 Mauvaises conceptions sur la sexualiti et l'iducation sexuelle.
7 Dilabrement des structures socio-iconomiques.
7 Politisation du dibat sur la situation du SIDA.
Il est d'une importance capitale que nous adressons ces difis et problhmes
que l'Afrique confronte.
Vision
Notre vision est d'avoir une action thiologique qui se traduit par un
changement positif et soutenu des comportement parmi les jeunes, et ainsi
arriver ` l'iradication du VIH/SIDA au sein de la sociiti.
Objectifs
7 Former des groupes de reflexion sur la situation du VIH/SIDA en Afrique.
7 Formuler les stratigies de suivi et de la diffusion des information.
7 Mis en oeuvre, suivi et ivaluation du plan triennal congu.
7 Promouvoir une comprihension thiologique qui influencera le changement
des comportements.
Les attentes
Tels sont essentiellement nos attentes en ce qui concerne cette riunion :
7 Pouvoir apprendre et comprendre plus sur le VIH/SIDA ainsi que les
diffirents moyens de protection pour les autres et pour nous-mjmes.
7 Partager nos diverses expiriences.
7 Trouver les moyens alternatives pour faire face ` ce fliau.
7 Elaborer un plan d'action rialiste et applicable.
7 Arriver ` un consensus en ce qui concerne le rtle de la jeunesse dans le
combat contre le VIH/SIDA.
Plan d'Action
7 Diffusion des informations grbce ` la publication du rapport de la
consultation.
7 Criation des groupes oecuminiques de travail au niveau local et national.
Quelques uns de leurs activitis seront :
a) Faire l'analyse de la situation national sur le VIH/SIDA dans les pays
respectifs
b) Etablir le niveau de l'implication des organisation religieuses
conformiment ` leurs rialitis locales.
7 Echanges des information entre les groupes nationaux au sein des
consultations oecuminiques sous-rigionales au cours desquelles on
s'attelera sur les actions thiologiques, particulihrement la sexualiti et
l'iducation sexuelle dans les iglises et les icoles.
7 Priparer les ressources, matirielles ou documentations pour promouvoir le
changement de comportement.
Conclusion
Par consiquent,
7 Nous langons un appel aux jeunes et itudiants en Afrique pour qu'ils
prennent au sirieux le VIH/SIDA, les autres problhmes de santi, ainsi que
la mantrise de leurs disirs sexuels.
7 Nous demandons aux Eglises d'jtre plus ouvertes et actives en ce qui
concerne la santi, l'iducation sexuelle et la sexualiti.
7 Nous encourageons les mouvements oecuminiques de pouvoir continuer `
adresser les questions de santi au sein des institutions et communautis
chritiennes.
7 Nous recommandons aux Eglises d'avoir une approche globale des problhmes
` adresser, et non pas seulement focaliser sur l'Evangile pour la consolation.
(Osman
NJUGUNA)
FIN
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