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l'Agence de Presse des Eglises d'Afrique -Bulletin No 23 du 24 Juin
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Worldwide Faith News <wfn@igc.org>
Date
Thu, 12 Sep 2002 16:01:41 -0700
2002 (c)
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Edition anglaise, ridacteur en chef intirimaire: Mitch Odero
Edition en frangais, ridacteur intirimaire : Sylvie Alemba
LA RDC DECUE PAR LES DECISIONS DU CONSEIL DE SECURITE
Les compatriotes de Joseph KABILA s'attendaient ` ce que le Conseil de
Sicuriti prenne une risolution au sujet de la nature du mandat de la MONUC.
D
epuis les massacres de Kisangani le 14 mai dernier, lesquels ont iti commis
sous la barbe des observateurs de la MONUC, les congolais ` l'appel de la
sociiti civile , ont multiplii les sit-in, les marches et les pititions
pour exiger que la mission d'observation devienne une force de maintien de
la paix.
Tous les manifestants congolais ` Bruxelles , au Palais de Justice, `
Kinshasa et ` Kisangani, devant le bureau de la MONUC, ont demandi la
transformation du mandat de la MONUC. + Il faut un mandat qui peut rendre
la MONUC efficace et lui donner la possibiliti d'imposer la paix en RDC ;,
reclamaient-ils.
Pourtant la risolution 1417 adoptie par le Conseil de Sicuriti , laquelle
proroge pour 12 mois le mandat de la MONUC a coupi le souffle aux
Congolais. Les Congolais ont iti digus quand ils ont appris la dicision du
Conseil de Sicuriti. Ils voulaient bien qu'on prolonge le mandat de la
MONUC , mais pas dans ces conditions.
A quoi bon prolonger ce mandat si la MONUC assiste impuissant ` des
violations massives des droits de l'homme ? Elle est incapable de procider
au disarmement des groupes armis. Elle ne peut pas faire respecter les
risolutions du Conseil de Sicuriti. En effet , le Conseil de sicuriti a
totalement ignori les attentes de la population congolaise victime de
massacre et exaction de toutes sortes perpitries par les troupes
d'agressions. Plus rien ` attendre du Conseil de Sicuriti.
Pendant encore 12 bons mois , des soldats seront diployis sur le
territoire national , pour observer , silencieusement et hypocritement ,
les souffrances et les douleurs des civils congolais que le Rwanda tue,
viol, pille, igorge, mutile sans que la moindre sanction contre lui soit
ivoquie.
Les Congolais s'attendaient ` ce que le Conseil de Sicuriti sanctionne le
Rwanda et lui intime l'ordre de quitter la RDC sans condition ni dilai.
Aprhs la session spiciale du Conseil de Sicuriti, tout semble ne pas
vouloir changer, ` part les tractations en vue de reprendre les
nigociations intercongolaises avec la nomination d'un envoyi spicial de
l'ONU chargi de la paix.
En ce qui concerne la MONUC , le Secritaire Giniral de l'ONU M. KOFFI ANNAN
qui est pour le changement de son mandat , aimerait qu'on augmente les
effectifs de la MONUC et qu'on lui donne les moyens nicessaires. Le
Secritaire Giniral s'est buti ` certaines difficultis. Les pays qui avaient
promis d'envoyer les contingents militaires en RDC n'ont pas honoris leurs
engagements. Ils n'ont pas envoyi les troupes. Le Conseil de Sicuriti
quant ` lui, a maintenu ` 5000 le nombre de soldats de la MONUC .
Les Congolais doivent donc, malgri eux, se rendre ` l'ividence qu'ils ne
peuvent plus rien attendre , maintenant et demain , du Conseil de Sicuriti
qui a donni la preuve de son disintiressement vis-`-vis du ginocide
congolais.
Il ne leur servira donc ` rien de se plaindre de ceci ou de cela et croire
que le Rwanda partira ` la demande du Conseil de Sicuriti ! Le ginocide ne
s'arrjtera pas non plus par la magie d'une risolution prise par les
Nations-Unies. Plus que jamais , les Congolais doivent se battre autrement
pour faire valoir leur droits. Certes, la RDC ne va pas abandonner la voie
diplomatique pour faire entendre sa voix , mais celle -ci a des limites.
Les congolais sont donc appelis ` explorer d'autres pistes susceptibles
d'accilirer sa libiration de l'occupation itranghre.
Claire
MBOMBO - correspondant
NIGERIA: Une sociiti diboussolie et un pitrole dilapidi
Les ricentes explosions de violence au Nigeria illustrent la paupirisation
d'un pays sur fond d'enrichissement personnel de ses dirigeants comme de
clivages ethniques et religieux, notamment entre chritiens et musulmans.
A
vec 124 millions d'habitants, le Nigeria est le pays le plus peupli
d'Afrique. La capitale iconomique, Lagos, compte ` elle seule au moins six
millions d'habitants, soit autant que le Binin voisin.
A cette surdimension, s'ajoutent les mouvements de population qui ont
bouleversi la dimographie du Nigeria depuis l'indipendance et provoqui des
conflits entre + autochtones ; et + immigrants ; pour l'acchs aux ressources.
Le contrtle des terres agricoles donne rigulihrement lieu ` des batailles,
parfois trhs sanglantes, entre les communautis. Ricemment, un conflit
foncier a iclati entre Tiv et Jukun dans les Etats de Benue et Taraba (au
centre du pays).
L'intervention de l'armie n'a fait qu'aggraver la situation. Une vingtaine
de soldats ont iti tuis par une milice locale et, pour venger ces pertes,
les militaires ont ouvert le feu sans distinction. Le bilan de cette
ripression est effroyable : 200 civils sont morts.
La gestion suicidaire de la rente pitrolihre
Le Nigeria est le sixihme producteur mondial de pitrole. Mais ses
raffineries sont dans un itat si disastreux que le pays est obligi
d'importer une bonne partie du carburant qu'il consomme. L'essence est
subventionnie par le gouvernement.
Pour alliger les finances publiques, le gouvernement vient de dicider
d'augmenter la taxation de l'essence, pais cyest ividemment le consommateur
qui fait les frais de l'opiration.
En rialiti, la rente pitrolihre a iti girie de fagon discritionnaire par
les hommes au pouvoir depuis l'indipendance, et notamment par les giniraux
qui ont gouverni le Nigeria sans partage entre 1984 et 1999.
Une corruption dibridie
Olusegun Obasanjo, le prisident dimocratiquement ilu en 1999, a fait de la
lutte contre la corruption son cheval de bataille. Mais le Nigeria part de
loin.
L'enrichissement ultra-rapide des tenants du pouvoir et de leurs alliis
provient directement de la rente pitrolihre. Toute une catigorie
d'entrepreneurs, nigirians ou itrangers, se sont + branchis ; sur cette
manne distribuie depuis les sommets de l'Etat.
L'attribution des contrats publics, par exemple, a donni lieu au versement
de considirables pots-de-vin. Cet enrichissement suscite une compitition
firoce pour le pouvoir. Et la course brutale ` l'argent, qui voit des
quasi-inconnus devenir millionnaires du jour au lendemain, fait des imules
dans toutes les catigories de la population.
Comme dans d'autres pays d'Afrique, une catigorie supplimentaire de
nouveaux riches est ricemment venue s'ajouter aux giniraux, aux grands
commergants et autre entrepreneurs : les dirigeants des nouvelles Eglises
pentecttistes.
Aujourd'hui, comme le souligne Ruth Marshall-Fratani dans la revue
'Politique africaine' (n0 82), + nombreux sont les jeunes qui nourrissent
le rjve secret d'avoir leur propre Eglise ;.
Une mishre croissante
Les deux tiers des Nigirians vivent avec moins d'un dollar (1,16 Euros,
7,60 F) par jour. En 1985, ils n'itaient que 43%.
La digradation sociale et iconomique est trhs concrhtement illustrie par
l'itat disastreux des infrastructures (routes, tiliphone) et des services
publics (icoles, htpitaux). Elle a des consiquences directes sur les
dichannements de violence.
Comme le souligne Godfrey N. Uzoigwe, professeur ` la Mississippi State
University (Etats-Unis), + dans les villes nigirianes, de nombreux jeunes
se retrouvent ` la rue sans iducation ni perspective d'emploi ni
activiti. Ces individus sans futur trouvent dans les gangs une forme de
+sicuriti; et de +protection; que l'Etat ne leur donne pas ;.
Les affrontements des gangs avec la police nigiriane, mal payie et mal
iquipie, sont d'autant plus meurtriers que les bandes de la rue sont
parfois iquipies de matiriel de guerre, comme les fusils-mitrailleurs
kalachnikovs, et que certaines d'entre elles compteraient des militaires
dans leurs rangs.
Des milices se sont organisies dans les villes nigirianes pour venir ` bout
de cette criminaliti et recourent ` une justice expiditive.
L'exploitation des clivages communautaires et religieux
Dans un pays qui compte un grand nombre de groupes et plus encore de
sous-groupes ethniques, de multiples clivages peuvent jtre exploitis par
les hommes politiques.
D'autant que, comme le souligne Godfrey N. Uzoigwe, + les Nigirians sont
persuadis que le pouvoir central ne se prioccupe absolument pas de leurs
intirjts. Ils ont le sentiment que les communautis, les +sous-nations; qui
forment la sociiti sont mieux ` mjme de les protiger ;.
La religion fait partie des lignes de clivage exploitables : le nord du
Nigeria est majoritairement musulman, et le sud est chritien ou animiste,
mjme si les mouvements de population et l'urbanisation ont compliqui les
cartes.
La lutte entre l'Etat fidiral et les Etats fidiris s'est ainsi ricemment
diplacie sur le terrain religieux. Une dizaine d'Etats du nord qui
s'estiment dilaissis par le pouvoir central ont commenci ` imposer une
version brutale de la loi islamique sur le plan pinal. Ils affirment que
cette mesure a fait baisser la dilinquance, mais elle vise surtout ` souder
la majoriti de la population des ces Etats autour des dirigeants locaux
face ` la capitale.
Yann
MENS - La Croix
Au Timor oriental, l'espoir d'une vie nouvelle
+ Nous revenons de trhs loin. Plus de 220 000 des nttres ont iti sacrifiis,
mais nous avons obtenu notre indipendance et nous en sommes heureux;, a
diclari le pasteur Francisco de Vasconcelos, prisident de l'Eglise
protestante du Timor oriental, pendant une ricente visite au Conseil
oecuminique des Eglises (COE). + Nous sommes une petite Eglise ; nous
n'avons pas "d'Eglise mhre" ; c'est pourquoi nous nous adressons ` la
famille oecuminique. ;
P
endant la lutte qui a duri plus de vingt ans, cette petite Eglise
protestante a vicu avec un dilemme. Les communautis paroissiales itaient
mi-indonisiennes, mi-timoraises.
Dans leur esprit, elles faisaient partie d'une Eglise oecuminique et ne
voulaient pas que le conflit politique divise aussi l'Eglise. + Il fallait
que nous restions unis comme communauti de culte. Nous ne voulions pas nous
battre entre nous ;, explique le pasteur Vasconcelos.
C'est une des raisons pour lesquelles la communauti internationale a
rarement entendu cette Eglise s'exprimer publiquement pendant ces annies de
lutte. De plus, explique le pasteur Vasconcelos, elle a choisi de
travailler avec l'Eglise catholique majoritaire, sous la conduite de Mgr
Belo.
De toute ividence, les temps itaient durs pour cette petite communauti
ecclisiale. Pourtant, en 1994, elle a dicidi de se prononcer publiquement
en faveur de l'autoditermination. C'est ce qu'elle a expliqui ` ses
partenaires oecuminiques riunis ` Hong-kong cette annie-l`. + Nous savions
que beaucoup de nos frhres et soeurs itaient inquiets pour nous, et nous
leur sommes reconnaissants de nous avoir soutenus;, dit le pasteur
Vasconcelos.
Certains des pasteurs, dont Vasconcelos, ont dicidi ` titre personnel de
travailler pour le mouvement indipendantiste clandestin.
La mort de Vasconcelos avait iti annoncie dhs septembre 1999 : il avait
iti, semblait-il, victime de groupes de miliciens qui faisaient alors des
ravages dans tout le pays. Il avait regu plusieurs menaces de mort.
Puis, la nouvelle se ripandit qu'il avait iti tui avec plusieurs autres
responsables d'Eglise alors qu'ils servaient de guides ` des gens qui
cherchaient ` ichapper ` la milice en maraude et ` quitter la capitale,
Dili, par la route, pour se rendre ` Baucau.
Dans le communiqui de presse annongant son dichs, le COE saluait en
Vasconcelos + un courageux responsable d'Eglise qui a choisi de rester
auprhs de ses ouailles;.
Un mois plus tard, on apprenait qu'il itait bien vivant et travaillait dans
des rigions du Timor oriental oy + la crainte de flambies de violence
toujours possibles entretient la tension ;. Il ne restait plus alors au
Timor oriental que quatre pasteurs sur 27; la plupart avaient fui au Timor
occidental.
Justice et riconciliation
Quels sont les enjeux pour les Eglises du Timor oriental aujourd'hui ? Les
Nations Unies, dont la prisence est cependant toujours nicessaire, aux yeux
de certains, pour assurer la sicuriti aux frontihres, ont passi les
commandes au nouveau gouvernement.
Il s'agit maintenant de reconstruire l'infrastructure gouvernementale qui a
iti presque totalement ditruite par les violences de 1999. Les partenaires
internationaux se verront solliciter quelque temps encore car il faut
ritablir les services d'iducation et de santi et relancer l'iconomie.
Avec l'indipendance, les Eglises sont placies devant une nouvelle tbche :
la riconciliation. Les habitants ayant opti pour des camps diffirents, de
nombreux villages, et mjme des familles, ont iti divisis. Certains ont fui
au Timor occidental et ont riussi ` riunir quelques ressources pour
eux-mjmes.
Comment vont-ils affronter leurs frhres et soeurs qui, ayant choisi de
rester au Timor oriental, sont menacis presque quotidiennement dans leur
vie et dans leurs biens et connaissent la faim et la maladie ?
Le nouveau gouvernement a dij` mis en place une commission Viriti et
riconciliation. + La riconciliation fait-elle partie de la justice, ou
est-ce la justice qui est inhirente ` la riconciliation ? ; se demande
Vasconcelos. + Il ne faut pas aller trop vite. Il faut parler de justice,
mais aussi de riconciliation. Il faut bien se rendre compte qu'il faut du
temps pour que les plaies se referment ;.
Il ivoque le + processus de justice sociale ; : la loi n'est pas la seule `
servir la justice ; celle-ci s'instaure aussi dans les relations
communautaires.
L'aspiration ` la paix est de toute ividence trhs forte. + Nous sommes las
des tueries. Nous avons 24 ans de conflit derrihre nous. Le moment est
maintenant venu de construire ;, dit Vasconcelos.
Il est venu rendre visite au COE pour inviter la famille oecuminique `
soutenir ` la fois les Eglises et le peuple du Timor oriental. + Nous ne
sommes directement liis ` aucune Eglise ou institution d'Europe. En ce
sens-l`, nous sommes indipendants. Nous n'avons pas besoin de missionnaire
car nous savons quelle est notre vocation d'Eglise au Timor oriental. Mais
nous avons besoin de gens qui nous aident ` reconstruire la capaciti de
service des Eglises ;, dit-il.
Vasconcelos a demandi des ichanges de responsables d'Eglise. Il relhve que,
pendant la colonisation portugaise, aucun membre de la communauti
protestante n'a iti envoyi dans un siminaire de thiologie.
Cela explique pourquoi la plupart des pasteurs du Timor oriental sont
relativement jeunes. Il est d'avis qu'il leur faut maintenant dicouvrir
comment d'autres Eglises conduisent leurs affaires, quels dibats et
prioccupations agitent leurs frhres et leurs soeurs d'outre-mer.
La premihre riaction du COE a iti de prendre contact avec les Eglises du
Portugal qui se sont mises ` travailler avec lui et les Eglises du Timor
oriental sur une proposition d'ichanges entre les deux pays.
Un petit groupe a entami des pourparlers en vue de la formation d'un
conseil national d'Eglises. Des membres de l'Eglise pentecttiste et des
Assemblies de Dieu participent dij` ` ce dialogue sous l'igide du COE.
+ En tant qu'Eglise, nous voulons jouer un rtle prophitique dans cette
toute jeune nation du nouveau millinaire ;, dit Vasconcelos, mjme si c'est
trhs difficile. Chez nous, il ne manque pas de gens pour faire des
suggestions et des propositions. Nous avons un gouvernement fort, une
sociiti civile forte et l'Eglise doit en faire partie.
Bob SCOTT -
Conseil Oecuminique des Eglises
FIN
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