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APTA - Bulletin No 25 du 08 Juillet 2002 (c)


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Date Thu, 12 Sep 2002 16:19:40 -0700

Bulletin No 25 du 08 Juillet 2002
Une Publication de l'Agence de Presse de Toute l'Afrique
Le bulletin APTA est une publication de l'Agence de Presse des Eglises 
d'Afrique dont le sihge est ` Nairobi au Kenya.
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APTA BULLETIN
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Edition anglaise, ridacteur en chef intirimaire: Mitch Odero
Edition en frangais, ridacteur intirimaire : Sylvie Alemba

RDC :  A QUAND LA DEMILITARISATION DE KISANGANI ?

Les habitants de la ville de Kisangani	expriment chaque jour qui passe 
leur inquiitude concernant le sort  que la communauti internationale peut 
ou pourra riserver  ` leur province.

K
isangani , ville martyr a pour la troisihme fois iti le thibtre des tueries 
et exicutions  sommaires du 14 au 21 mai 2002. Tout est parti d'une 
tentative de mutinerie le 14 mai au matin .
Un groupe de mutins se riclamant du RCD/originel une dissidence du 
Rassemblement congolais pour la dimocratie, s'est empari de la radio 
nationale et appeli la population ` se rebeller  contre l'occupant 
rwandais.  Dhs l'aprhs midi du 14 mai, les reprisailles ont commenci.
On  a tiri ` bout portant sur femmes, phres de famille et enfants, sans 
raison. On a massacri des officiers militaires et autres hommes de troupe 
en guise de reprisailles.
Les timoignages recueillis sur place parlent des exicutions sur le pont 
enjambant la rivihre Tshopo ` Kisangani oy ont pu jtre observi de corps 
dont certains mutilis, iventris, placis dans des sacs en plastique .
Les riactions ` travers le monde
Les timoignages qui essaient d'expliquer la souffrance	vicue par la 
population de Kisangani continuent ` affluer. Les sources journalistiques 
indipendantes parlent de 100 ` 200 morts. Le dernier en date imane de 
l'Archevjque de Kisangani, Mgr Laurent MONSENGWO.
Prenant la parole au cours d'une confirence de presse  qu'a organisi la 
campagne + Moi aussi ` Kisangani; ` Bologne en Italie le  15 juin 02 
dernier,  l'Archevjque a indiqui que le bilan de la firoce ripression menie 
entre le14 et 21 juin a iti de plus de 200 morts, dont 28 officiers des 
Forces Armies Congolaises (FAC ).
En riaction ` ces ivinements dramatiques qui dimontrent le calvaire 
qu'endure la population de Kisangani,  le Secritaire Giniral de l'ONU vient 
de nommer  une rapporteuse spiciale chargie d'enqujter sur les 
circonstances exactes qui se sont diroulies dans la ville de Kisangani au 
mois de mai dernier.
Mme JAHANGIR se retrouve dij`  en RDC oy elle doit rencontrer toutes les 
parties en causes avant  de faire une ivaluation iquilibrie  et 
indipendante des ivinements.
Le gouvernement de Kinshasa  a dicidi de porter plainte  auprhs de la cour 
internationale de justice contre le Rwanda.
La France s'est dite extrjmement prioccupie par la situation de Kisangani. 
+ Nous condamnons vivement  les violences qui ont iti perpitries contre les 
personnes et les biens ;, a diclari le porte parole du Ministre des 
Affaires Etranghres, M. Frangois RIVASSEAU.
Paris estime que les violences dans Kisangani ne doivent en aucun cas 
servir de pritexte ` une ripression de la sociiti civile, du clergi et des 
midias.
La Mission d'Observation des Nations-Unies au  Congo ( MONUC) , qui compte 
3.633 observateurs en uniformes dans le pays , a reconnu et condamni, dans 
un rapport publii le 24 mai, des graves violations des droits de l'homme.
Ces meurtres et violations sont attribuies au Rassemblement Congolais pour 
la Dimocratie, RDC, Ribellion qui, sous  la tutelle du Rwanda occupe cette 
partie du pays.
Le RCD aurait donc tui, une nouvelle fois , sous les yeux de la MONUC . 
L'opinion nationale, elle s'interroge depuis sur le bien fondi de cette 
mesure qui excelle dans la ridaction des rapports , mais se rivhle 
inefficace sur le terrain, compte les morts, sans plus.
Des risolutions pour quel but ?
Pas moins de 14 risolutions du Conseil de Sicuriti des Nations-Unies ont 
iti adopties en rapport avec la guerre qui sivie en RDC depuis 1998. Deux 
de ces risolutions ( 1304 du 15 juin 2000 et 1371 du 09 novembre 2001 ) 
exigent que Kisangani soit dimilitarisie rapidement et sans conditions.
Par ailleurs cette guerre d'agression a value 3 visites d'une mission de 
Conseil de Sicuriti .
Tenez, le rapport de la mission  du 27 avril au 07 mai 2002 dans la rigion 
des Grands Lacs note au point 10 : " la mission du Conseil de Sicuriti a 
riaffirmi la position du  Conseil de Sicuriti, ` savoir que la ville de 
Kisangani devait jtre dimilitarisie immidiatement et sans conditions. La 
mission a demandi au RCD de retirer ses forces; et a demandi ` tous ceux 
qui exergaient une influence sur ce mouvement de s'assurer que les 
risolutions du Conseil de Sicuriti sont biens appliquies sans nouveau 
retard".
Et au point 19 + la mission de Conseil de Sicuriti a iti frappie par le 
fait que la population locale de Kisangani souhaitait ardemment la paix et 
une Congo  unifiie, ainsi qu'une dimilitarisation rapide et complhte de 
Kisangani. ;
Deux ans aprhs la  premihre risolution, Kisangani est encore et toujours 
martelie par les bottes des hommes en uniforme. De l`  ` penser que ce sont 
des risolutions pour rire, il n'y a qu'un pas .
Comment caractiriser autrement, en effet, ces risolutions sans micanisme de 
coercition les accompagnant.
Souhait? appels ` la bonne volonti et la conscience des parties en prisence 
? Tout porte ` le croire . Et pourtant, ` Kisangani et	ailleurs dans le 
pays , on ne rit pas, on pleure les morts.

Les Nations Unies doivent prendre des risolutions concrhtes

Ce qui est  en cause ici , au-del`  de la MONUC , c'est 
l'institution  Nations-Unies elle-mjme.  On le sait , depuis la guerre du 
Golfe, on s'interroge de plus en plus, et avec inquiitude, sur l'avenir des 
Nations -Unies qui apparaissent ` beaucoup comme itant au service des 
grands, de ceux qu'on appelle prudemment grandes puissances.
Des voix se sont ilevies, ` l'occasion de toutes les crises qui ont marqui 
la fin du 20hme sihcle et le dibut du 21hme sihcle, pour inviter ` une 
restructuration des Nations-Unies.
On doit regretter que ces voix ne soient pas toujours entendues. Car, 
au-del`  du cridit des Nations-Unies en jeu ici , c'est  l'avenir de la 
paix dans le monde que l'on hypothhque.
Le 11 septembre a fait	pressentir la menace qui phse sur le monde si on 
continue ` bbtir sur l'exclusion.

Claire MBOMBO - correspondant

RDC :  ESSOUFFLEMENT DU SYSTEME EDUCATIF

Dans tous les discours socio-politiques en RDC, nombre de responsables 
parlent comme ceci : + la jeunesse est l'avenir de demain ;. Ce slogan est 
` la mode dans le pays. Mais quelle est la situation rielle du 
systhme  scolaire en RDC en ce qui concerne pricisiment son systhme 
d'ivaluation ?

A
prhs l'indipendance, le programme et le systhme d'ivaluation itaient 
calquis sur le	systhme Belge. Il s'agit de jury classique officiel auquel 
les ilhves finalistes du cycle primaire et des humanitis classiques (BAC ) 
itaient soumis . La rigueur de formation et cette ivaluation sous ce modhle 
avaient pour mirite la meilleure formation et l'assurance d'une bonne 
qualiti de l'enseignement.

Autrement dit, l'Etat colonial et les autoritis du pays aprhs 1960 
organisent un jury dont les conditions et le sirieux dans la planification 
ont confirmi dans le passi la compitence des cadres et des techniciens 
congolais au pays en Afrique et dans le monde.

Mais depuis les annies 1969 jusqu'` 1973, le jury scolaire a subit la 
digradation pricipitie	du systhme de l'enseignement au Congo. Ledit jury 
sanctionnait d'un certificat aux examens silectifs au primaire. Au 
secondaire , un certificat itait concidi pour ceux qui satisfaisaient avec 
moins de 60 % des points et d'un dipltme d'Etat itait dicerni ` ceux ayant 
riussi avec plus de 60%.

Dans l'ensemble , le systhme de l'enseignement congolais et l'ivaluation du 
niveau intellectuel des ilhves prisentent actuellement une disarticulation 
difficile pour le niveau pidagogique.

La RDC assiste ` une forte baisse du niveau de l'enseignement. Ceci pour 
plusieurs causes. L'Etat Congolais a religui l'enseignement au second Plan. 
Le budget alloui pour l'enseignement est parmi les plus nigligis de tous 
les secteurs .

La tricherie et la corruption

La tricherie et la corruption constituent deux fliaux qui ravagent le 
systhme de l'enseignement en RDC. Par le fait mjme que les enseignants et 
les professeurs se retrouvent pendant des mois impayis et que les salaires 
auxquels ils ont droit sont minables.

Un professeur affami est conscient que sa famille manque le minimum 
vital  pour se nourrir, se soigner et payer les frais  scolaires et 
acadimiques de ses enfants, ce professeur ne risistera pas ` la corruption 
car pour lui et sa famille c'est une question de vie ou de mort. Il ne se 
prioccupe pas de l'ichec ou  de la riussite des itudiants.

Dans certains Instituts Supirieurs, la copie de l'itudiant qui est corrigie 
est celle de l'itudiant qui a payi auparavant le professeur de 10 dollars ` 
20 dollars. La consiquence de ces comportements est que l'enfant assidu qui 
ne dispose pas des moyens pour soudoyer se voit souvent ilimini de la 
compitition.

La prise en charge des enseignants en RDC par les parents : source 
d'enrichissement  et signe palpable de dimission de l'itat Congolais devant 
ses responsabilitis

Le tissus socio-iconomique est ditruit par la mauvaise gestion de l'Etat. 
Au mjme moment, les pillages et les guerres successives sivissent depuis 
bienttt cinq ans.  Des acteurs importants comme l'iducation nationale en 
RDC ont iti touchis de plein fouet. L'Etat congolais a dimissionni de ses 
prirogatives.

Devant cette impasse, l'iglise catholique de Kinshasa a pris l'initiative 
d'interpeller les parents d'ilhves et les itudiants de la capitale de 
Kinshasa de ne jamais baisser les bras.

Pour sauver le jeunesse, l'autoriti de l 'iglise avait lanci un appel 
pressant aux parents de prendre en charge les enseignants en contribuant 
financihrement en vue de compliter les salaires, ainsi, essayer de couvrir 
certains besoins des enseignants tel que les frais de transport.

Le systhme va faire boule de neige dans toutes les icoles aussi bien de la 
capitale que de l'intirieur du pays, toutes les confessions religieuses 
confondues.

Cette politique qui apparant dans la suite judicieuse va constituer un 
appbt pour des acteurs de l'iducation en RDC. Les icoles privies lancies 
par des promoteurs intentionnis naissent comme des champignons.

Dans certaines icoles publiques et privies, les promoteurs ne jurent que 
l'argent. S'il y a aujourd'hui en RDC un secteur d'affaire qui paye mieux, 
les observateurs n'hisiteront pas ` citer celui de l'enseignement.

Dans tous les cas, ce sont les parents d'ilhves qui sont exploitis par des 
propriitaires d'icoles et par les enseignants. La prise en charge de 
l'enseignement par les parents est devenue une source d'enrichissement en 
RDC.

Tenez : les frais trimestriels dans l'enseignement fondamental et 
secondaire ( BAC ) varient de 30 ` 100 dollars selon les catigories 
d'icoles. A l'universiti, les frais annuels varient de 120  ` 300 dollars 
que l'on se trouve dans une universiti publique ou privie. Ces frais sont 
loin de la portie des bourses des foyers congolais.

A l'icole fondamentale dont l'enseignement devrait en principe jtre 
gratuit, tout est monnayi. L'itat n'y joue qu'un rtle figuratif au point oy 
le slogan +  la jeunesse est l'avenir de demain ; s'avhre aujourd'hui 
slogan creux.

En ce moment, beaucoup de jeunes congolais s'adonnent aux mitiers et savent 
se dibrouiller. De ce fait, le taux d'analphabitisme augmente par manque de 
politique de planification du secteur iducatif.

Il demeure cependant que l'initiative de crier des icoles privies et de 
monter des stratigies pour amiliorer les conditions de vie des enseignants 
n'est pas mauvaise mais les promoteurs estiment impiratif d'iviter afin que 
les malins ne puissent s'en servir aux dipends des parents et des ilhves et 
itudiants dij` fortement paupirisis.

L'idifice de l'enseignement, bbti par l'autoriti coloniale et riamorci par 
la premihre Ripublique s'est effondri  rapidement. Et le mythe d'"une 
jeunesse avenir de demain"  s'iloigne de  plus en plus en RDC.

L'actuelle disarticulation de l'enseignement en RDC devient un cas de 
conscience pour tous les agents de l'iducation.

La RDC doit prendre garde pour sauvegarder les valeurs iducatives de la 
jeunesse sans lesquelles la nation se meurt.
								  Claire 
MBOMBO - correspondant


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